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23 juin 2023 5 23 /06 /juin /2023 12:04

CERCLE DE LECTURE DU 6 JUIN 2023

NB : un astérisque après le titre d'un livre indique qu'il est disponible au Coin des Bouquins.

JOSIANE

 Juste derrière moi de Lisa Gardner

Un massacre dans une station-service et un coupable tout trouvé : Telly

 Il y a 8 ans, Telly âgé de 9 ans avait tué à coups de batte de baseball son père, un homme alcoolique, toxicomane et violent qui avait poignardé sa femme devant ses enfants Telly et Sharlah et les poursuivait. Sharlah maintenant âgée de 13 ans n’a pas revu son frère depuis ce jour. Ils ont été placés dans des familles d’accueil différentes. Entre secrets de famille, tueur en série, roman bien écrit mais un peu brouillon, avec une centaine de pages en moins, il aurait été super.

 

CORINNE

Quand tu écouteras cette chanson. Lola Lafon

 Dans le cadre de la collection -Une nuit au Musée - Lola Lafon a choisi de passer la sienne dans la maison d’Anne Franck à Amsterdam, le 18 août 2021, de 21 heures à 7 heures du matin, expérience qu’elle relate dans ce livre. La nuit dans l’Annexe –où la famille Franck a vécu clandestinement de l’été 1942 à l’été 1944 avant d’être déportée – se transforme en récit très intimiste d’une ampleur insoupçonnée et d’une délicatesse rare. Confrontée aux fantômes de sa propre famille, Lola Lafon livre le récit subtil et profond de cette expérience d'heures solitaires passées dans le silence et le vide de l'Annexe. Elle y questionne non seulement sa propre histoire, mais elle y retrace surtout le destin du Journal et la façon dont l'œuvre de la jeune Anne Frank a été détournée, censurée – réduite à tort à un simple témoignage. « Le 18 Août 2021 j’ai passé la nuit au Musée Anne Franck dans l’Annexe. Anne Franck, que tout le monde connaît tellement qu’il n’en sait pas grand-chose. Comment l’appeler son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment ? Est-ce un témoignage, un testament, une œuvre ? Celle d’une jeune fille, qui n’aura pour tout voyage qu’un escalier à monter et à descendre, moins d’une quarantaine de mètres carrés à arpenter, sept cent soixante jours durant. La nuit, je l’imaginais semblable à un recueillement, à un silence. J’imaginais la nuit propice à accueillir l’absence d’Anne Franck. Je me suis trompée. La nuit est habitée, éclairée de reflets ; au cœur de l’annexe, une urgence se tenait tapie encore, à retrouver »

 

FRANCOISE

« Dans le murmure des feuilles qui dansent* ».  Agnès Ledig

Anaëlle, jeune femme dont la vie a été bouleversée par un accident, se reconstruit doucement entre son travail et sa passion pour l’écriture.

Thomas, lui, raconte des histoires merveilleuses d’arbres et de forêt  pour mettre un peu de couleur dans la chambre d’hôpital de son demi-frère Simon 8 ans, garçon tendre et lumineux!.

Anaëlle essaye d’écrire un livre . Elle reprend contact avec un ancien professeur devenu procureur. Une relation épistolaire des plus singulière va naître.  Correspondances pleines d’humour de fantaisie. Au fil des échanges une relation sentimentale va commencer.

Thomas, Anaëlle, chacun de son côté, se bat à sa manière contre la fatalité, mais est-ce vraiment le hasard qui va sceller leur destin ?.

C’est une histoire simple, poignante, où des âmes blessées  donnent le meilleur d’elles-mêmes et nous rappellent, dans une nature à  la fois poétique et puissante, que la vie est plus forte que tout!

Jill

La maison de mon père de Joseph O’Connor – un auteur irlandais à découvrir

Joseph O'Connor est un écrivain irlandais. Il est considéré comme l'un des auteurs qui a redonné un second souffle à la littérature romanesque en Irlande. Il a fait ses études à Dublin puis à Oxford, pour exercer ensuite en tant que journaliste pour les journaux The Esquire et l’Irish tribune. Il se met à l'écriture complétement en 1989. Il vit aujourd'hui à Dublin. Joseph O'Connor est le frère aîné de la chanteuse Sinead O'Connor.

La maison de mon père : je l’ai commencé sur audiolivre pendant les heures où je devais rester tête vers le bas, posée sur un coussin. J’ai toujours pensé que les audiolivres étaient un pis-aller pour les gens mal voyants, mais je vous assure que dans certains cas, c’est faux ! Je gagne en compréhension car la lecture à haute voix est forcément moins rapide que la vitesse d’assimilation des yeux. Ensuite, il y a des bruitages qui stimulent l’ouïe, et dans le cas précis, des accents véridiques (italien, allemand ..) qui étoffent et subliment les personnages tels qu’on se les représentent. La maison de mon père (tome 1 sur 3), s'inspire de l'extraordinaire histoire vraie de Monseigneur Hugh O'Flaherty, envoyé irlandais au Vatican, a rassemblé un groupe hétéroclite pour mettre en sécurité les personnes fuyant les persécutions nazies. Pour brouiller les pistes, ils forment une chorale et se réunissent une fois par semaine pour "répéter". À chaque séance, tout en nourrissant la crainte permanente d'être trahis, ils revoient et mémorisent les derniers plans opérationnels, les itinéraires d'évasion, les refuges et les fausses identités. Au cas où les murs auraient des oreilles, ils parlent en code : les évadés sont collectivement "la bibliothèque", les fugitifs individuellement "les livres", leurs cachettes "les étagères". Si ce code est déchiffré et si le groupe est compromis, les répercussions nazies seront rapides, brutales et d'une grande portée. Le récit d'O'Connor décrit la préparation et le compte à rebours de leur mission, ainsi que la tentative d'O'Flaherty de l'exécuter. Autour de ces deux fils conducteurs s'articulent les témoignages colorés des huit choristes. Ils font preuve d'un éventail de voix singulières et d'histoires passionnantes qui étoffent chaque personnage. Pendant un certain temps, le livre ressemble à une œuvre d'ensemble. Cependant, O'Flaherty émerge comme la star du spectacle. O'Connor donne vie à un homme qui, en dépit de sa vocation, se bat pour être reconnu après avoir été témoin des atrocités nazies. Son jeu du chat et de la souris avec Hauptmann est savamment orchestré ; sa mission désespérée dans les rues de Rome est brillamment rythmée. Il est difficile de ne pas être captivé par sa présence tout au long de ce livre extrêmement satisfaisant, de son ouverture explosive à sa fin douce-amère. Plein de suspense et magnifiquement écrit, My Father's House raconte une histoire inoubliable d'amour, de foi, de sacrifice et de courage.

"Peu d'écrivains vivants peuvent nous faire remonter le temps de manière aussi assurée, avec une densité aussi sensuelle, à travers des phrases aussi magnifiques ».

Le bal des ombres *, édité en 2020 : 1878, Londres. Trois personnages gravitent autour du Lyceum Theatre : Ellen Terry, la Sarah Bernhardt anglaise ; Henry Irving, grand tragédien shakespearien, puis Bram Stoker, administrateur du théâtre et futur auteur de Dracula. Loin d’une légende dorée où tous les pas mènent vers la gloire, la destinée de Bram Stoker se révèle un chemin chaotique mais exaltant. Dans ce livre inventif, Joseph O’Connor utilise toutes les ressources du romanesque pour donner vie au Londres foisonnant de l’époque victorienne. S’appuyant sur des personnages réels – outre Stoker, Irving et Terry ont aussi marqué leur temps –, il efface les frontières entre fiction et réalité. On croise ainsi le sulfureux Oscar Wilde, l’ombre de Jack L’Éventreur, ou encore… celle de Dracula. Plein de charme et d’esprit, ce roman annonce l’arrivée de Joseph O’Connor dans le catalogue de Rivages.

L’étoile des mers *,  édité en 2007. Clin d’œil à Stella Maris, la vierge Marie, guide et protectrice de ceux qui devaient prendre la mer. Printemps 1847. L’Étoile des mers, et son capitaine Josias Lockwood, quitte l'Irlande pour New York avec son lot de passagers qui incarnent à eux seuls le passé, le triste présent et l'improbable avenir de leur drôle de terre. La Grande Famine s'achève dans l'horreur et la seule issue, pour la plupart des habitants de l'île, a nom exil. A bord, une quinzaine de privilégiés se partagent, les cabines de 1re classe : une famille de propriétaires anglais établis depuis longtemps dans la verte Erin et récemment ruinés, leur servante au grand cœur naguère réduite par la brutalité des hommes à la condition de putain, un journaliste new-yorkais, un homme d’Église, un maharadjah curieux de découvrir le monde. Et plus bas, coincés dans l'entrepont quatre cents passagers ordinaires entassés dans la pire promiscuité et bientôt décimés par le typhus. Parmi ces derniers, un tueur qu'on surnomme le "Fantôme", stipendié par un groupe d'extrémistes, et qui rêve d'exporter ses rêves de violence jusque dans le Nouveau Monde... L'étoile des mers - on peut faire confiance au rusé O'Connor - n'est pas pour cela un roman historique ; plutôt un roman qui se sert de l'histoire pour secouer assez méchamment le présent - notre présent. De tous les romans publiés jusqu'ici par l'auteur (désormais traduit, en vingt-huit langues), c’est celui qui a reçu, et de loin, le plus bel accueil tant auprès des critiques que des lecteurs.

 

MICHELE

" Sur la dalle "* de Fred Vargas

Les premières pages de Sur la dalle, lues dans le magazine Lire, m'ont incitée à acheter le dernier roman de Vargas.

C'étaient hélas les meilleures.

Après 6 ans d'absence j'étais contente de retrouver le commissaire Adamsberg mais son adjoint Danglard n'était pas en Bretagne et il m'a beaucoup manqué.

Les descriptions minutieuses des spécialités culinaires bretonnes sont lassantes et insuffisantes pour faire un bon polar régional.

Vargas développe deux intrigues en même temps. Adamsberg ne s'est pas dérangé pour rien !

Le descendant de Chateaubriand est soupçonné de meurtre, un bossu joue de sa canne pour effrayer une population superstitieuse, et une bande de truands-tueurs imbéciles sévit dans le petit village.

Il ne faudra pas moins d'une centaine de policiers et gendarmes et deux hélicoptères pour les débusquer.

C'est invraisemblable, loufoque, mal écrit de surcroît.

Et Adamsberg dans ce fatras ?

Il est blessé deux fois par balles, il sauve un hérisson et s'est couché sur un dolmen qu'il dénoue les intrigues.

Pas très vite, après 600 pages, 5 assassinats et l'enlèvement d'une petite fille.

Le dolmen n'est pas très inspirant, et la Bretagne n'a pas inspiré Fred Vargas.

 



" Celle qui brûle " de Paula Hawkins. 

Ce livre est qualifié de thriller, à tort, car il n'y a pas de vrai suspense, ni de héros qui doit contrecarrer les plans d'un ennemi. Il est aussi qualifié de polar psychologique, je préfère, mais la police y est peu présente.

Un jeune homme, Daniel, est retrouvé poignardé dans une péniche. Trois femmes sont liées à cette mort : Carla, la tante du défunt, Miriam, qui a découvert son corps, et Laura, qui a passé avec lui la nuit précédente.

Trois femmes révoltées, fracassées par leur douloureux passé, un passé qui nous est révélé peu à peu, ce qui fait tout l'intérêt de ce captivant roman policier.

Paula Hawkins aborde avec force et sensibilité les thèmes tels que le deuil, l'alcoolisme, la vengeance, mais aussi le pardon.

J'ai adoré la figure de Laura, solaire, boiteuse, fausse déficiente mentale, aux réparties fulgurantes, Laura l'écorchée vive qui hurle beaucoup... de rire, de chagrin, de colère. Laura dont l'avenir s'éclaire enfin grâce à Irène, adorable et futée octogénaire.

 

 

ELEA  - de passage parmi nous.

Les 8 crimes parfaits * de Peter Swanson  

Malcom Kershaw est le directeur d’une petite librairie basée sur les romans policiers et de science-fiction. Suite au décès de sa femme, Malcom vit seul dans un petit appartement proche de sa librairie. Cependant, sa petite vie tranquille bascule rapidement avec l’arrivée de l’agent Gwen Muley du FBI. Enquêtant sur deux meurtres faisant écho à des romans écrits par Agatha Christie et James Cain, l’agent Gwen fait appel à un spécialiste en roman policier, Malcom Kershaw.

Ces étranges coïncidences vont rappeler à Malcom la liste de romans permettant de réaliser 8 crimes parfaits qu’il avait écrit sur un blog il y a des années de cela. L’enquête ramènera à la surface de nombreux souvenirs que Malcom aurait préféré oublier depuis longtemps.

La peur que le meurtrier pourrait se trouver tout proche ainsi que la pression pour le retrouver font monter constamment le suspense dans ce livre aux multiples références. Le mystère autour du libraire est un fait très intéressant que cela soit de son histoire avec sa femme ou avec l’adoption insolite de son chat.

La découverte du meurtrier à la fin n’est pas franchement une surprise après avoir lu le roman mais c’est toute l’enquête qui fait le charme de ce fabuleux livre.

 

« Chaque jour compte » de Douze Février alias Julie Bourges.

Douze Février en tant que nom d’auteur est une chose assez particulière mais pas pour Julie.

En effet, à travers « chaque jour compte », l’autrice va nous raconter son histoire et surtout arriver à voir la vie d’une autre manère.

Le douze février, après le carnaval de son lycée, Julie déguisée en mouton va vouloir fumer une dernière cigarette en bas de son immeuble avant de rentrer. Cependant le mégot de sa cigarette va mettre le feu à son costume. Heureusement, grâce à « l’excellente » idée du chapeau au monton, Julie va pouvoir s’en sortir vivante. Le corps complètement défiguré, Julie va devoir réapprendre à vivre avec ses nouveaux défauts visibles.

Dans son livre, Douze va nous expliquer pas à pas ce qu’elle fit pour parvenir à retrouver un équilibre dans sa vie. Entre la rééducation, la nouvelle vision qu’ont les autres d’elle et les nouvelles difficultés que va lui apporter son état mental, Julie devra apprendre à se relever rapidement.

C’est pour cela que Julie choisira la date de son accident en tant que nom de plume.

 

JOELLE

DES RONDS DANS L’EAU de Morgane Alvès

Un matin, l’esprit de Joséphine s’emballe lorsqu’elle découvre qu’elle est enceinte. En l’absence de son mari, Vincent, en déplacement pour le week-end, son cœur se gonfle de ce bonheur à venir. Elle n’est sûre de rien, se dit qu’il est trop tôt pour se réjouir mais imagine déjà un monde plus grand. Elle attend Vincent, encore et encore le dimanche soir. Il ne rentrera pas.
Sans lui, la jeune femme perd pied. Devant la cruelle synchronisation des événements, elle ne sait plus si elle est prête à accueillir un bébé. Pour la première fois de sa vie, elle choisit l’inconnu et part pour la Bretagne, à Locmariaquer, dans cette vieille maison en ruine que Vincent voulait à tout prix conserver en mémoire de son grand-père. Joséphine s’enfuit, n’emportant rien d’autre que son chat Georges, et laisse à Paris sa vie, son métier, ses amis, espérant trouver face à la mer un nouveau départ.

On est touché par la plume l’auteur.
Des mots pleins de tous les sentiments qui peuvent traverser l'esprit et le cœur de Joséphine. J'ai tout particulièrement aimé les choix de relations que l'autrice a faits. Construire des amitiés au-delà de l'âge et des "codes", c'est rendre le lien encore plus fort. On sent l'attachement, l'affection qui lient ces personnages alors même qu'ils viennent juste de se rencontrer.


 Les thèmes de ce livre sont très intéressants, universels et surtout, bien traités. On y parle de deuil, de maternité, de reconstruction, de résilience, de remise en question, d'amour et d'amitié, entre autres. La plume de Morgane Alvès est une très belle découverte, juste et riche.


L’ENFANT DE LA MONTAGNE NOIRE * de Laurent Cabrol

L’auteur nous met directement dès les deux premières pages dans le vif du sujet. Il nous emmène sur l'enquête d'un petit corps d'enfant ligoté, retrouvé dans les débris d'une usine désaffectée qui brula lors d’un terrible orage.
Les cinquante pages suivantes, 
Laurent Cabrol, originaire du Tarn, y décrit la dure vie des paysans, du travail aux champs avec les aléas du temps, ce terrible vent d’autan qui rend fou les gens. L'auteur nous narre la vie de Mathilde, la mère d'Agnès. Il explique avec précision, les us et coutumes des paysans dans cette région de la Montagne Noire. La vie du village et de leurs habitants seront importantes à connaître pour comprendre l'enquête, qui démarre immédiatement.

Mathilde a épousé François, métayer comme son père. Elle rêvait en se mariant de sortir de sa condition. Il en a été tout autre. Elle se retrouve emprisonnée dans une condition de paysanne qu'elle déteste.
Elle avait seize ans quand elle se marie avec un jeune homme de vingt ans, François. Celui-ci lui promit de réaliser ses rêves de Mathilde, vivre dans l'opulence, mais François aimait tellement sa ferme et ses animaux que Mathilde en devint jalouse.

 Mathilde fut enceinte, alors qu'elle ne s'y attendait pas du tout. Elle ne voulait absolument pas de cet enfant. Elle fera tout pour ne pas garder ce bébé, sans succès.

L'arrivée d'Agnès ne remplit absolument pas Mathilde de joie. Elle ne lui apporta aucun amour, alors que François était fou de sa fille. Avec l'arrivée de cette enfant, le rêve et l'avenir de Mathilde étaient loin.
Le jour de la fête du village, Mathilde emmena sa fille avec elle. Elle lui acheta, même, la poupée dont Agnès rêvait. Au retour, elle laissa Agnès sur le chemin des champs, afin que sa fille puisse rejoindre son père. Agnès disparut ce jour-là.

Quand François rentra des champs, celui-ci crut que sa fille était avec sa mère. Mathilde étonnée lui expliqua que l'enfant devait être avec lui. Ils se mirent, aussitôt, à la recherche de leur fille, sans succès. Au village tous cherchèrent Agnès dans les buissons, ravins, fossés, puits et les ruisseaux au pied de la Montagne Noire. L'orage arriva, les recherches s'arrêtèrent, sauf pour François qui continua à battre la campagne en hurlant le nom de sa fille.
Au matin, des gendarmes vinrent leur annoncer l'horrible découverte. Agnès avait péri dans l'incendie de l'usine de laine, non loin de chez eux. Mais ce n'était pas tout, elle avait été ligotée.
Justin Gilles, un journaliste qui connaissait bien la région et les secrets de ses habitants avait participé aux recherches de l'enfant. Il fut présent aussi, lors de la découverte du corps calciné et ligoté. En allant rendre visite à cette famille, il découvrit une femme froide, qui ne comprenait pas pourquoi sa fille était morte.
Les espoirs et les rêves de Mathilde étaient définitivement finis. François, lui, n'arrivait pas à faire le deuil de sa fille, ce qui agaça Mathilde.

 

L’intrigue est parfois un peu lente. Le roman traîne un peu lorsque plusieurs personnes sont suspectées du meurtre d'Agnès. La justice est aussi perdue que le lecteur.
Ces désagréments sont gommés par une intrigue bien menée, aux personnages épais. L'auteur met très bien en évidence ce que cela fait d'être différent dans une petite communauté. Mathilde ne semblait pas déborder d'amour pour sa fille, elle voulait partir pour la ville, alors, les villageois voient en elle la coupable toute désignée.

 

Une enfance volée de Jean-Jacques Martial

Au début des années soixante et pendant vingt ans, l’État a déplacé avec constance et méthode des centaines d'enfants réunionnais pour repeupler les campagnes françaises.

Jean-Jacques Martial fut l’un de ces enfants. Arraché à son île à six ans, déplacé de foyers en familles, abusé par son père adoptif, il nous livre ici le témoignage sobre et bouleversant de son enfance volée.

  Que peut-on ressentir hormis de la colère et de l'indignation après avoir lu ce livre bouleversant. La France a, disons-le clairement, déporté de très jeunes réunionnais, au moyen de méthodes douteuses et illégales, afin de peupler la Creuse durant les années 60-70. Ces enfants n'étaient pas orphelins

 Jean Jacques Martial a terriblement souffert de ce déracinement tout au long de sa vie. Il aurait toutefois connu l'amour d'un couple de vieux fermiers. Il connaîtra avec horreur un père adoptif abusif. Ce viol le marquera à vie. Après des dizaines d'années, il renouera les liens perdus avec sa famille, sa maman qui durant toute une vie supposait que son fils était mort. La DDASS a commis un crime sur ces enfants que rien ne pourra dédommager !

C’est dans cette camionnette que des dames et des messieurs de la DDASS, aidés de gardes champêtres, chargés de surveiller l’île, emmenaient les enfants deux par deux. Ces enfants, on ne les revoyait jamais. J’ai le souvenir de copains disparus d’une heure à l’autre. Qu’avaient-ils fait pour mériter ce châtiment ? Rien du tout, ce n’était que des gosses. Mais voilà, l’Etat Français avait décidé de s’occuper des soi-disant orphelins de la Réunion, de les envoyer en France où ils pourraient suivre des études, et même être adoptés. Le gouvernement espérait ainsi faire deux bonnes actions mais

nous ne mourions pas de faim et nous n’étions pas malades. Alors où était le mal ? Nulle part. Mais il fallait bien un prétexte pour enlever, déporter des enfants réunionnais afin de repeupler la Creuse. Ils ont été pris comme cobayes dans le silence le plus absolu. Tout cela a duré de 1963 à 1978. Cette forme d’esclavage a été initiée par Michel Debré, député de La Réunion. Pourquoi déraciner des enfants ? Pourquoi leur interdire tout contact et tout lien avec leurs familles ?

Le problème, c’est que très vite il n’y eut plus assez d’orphelins. Alors les autorités ont décidé de choisir des enfants qu’elles jugeaient abandonnés. On a profité alors de l’illettrisme des gens pour leur faire signer d’un pouce des actes d’abandon, lorsque ceux-ci n’étaient pas carrément falsifiés. De toute manière, les Réunionnais étaient convaincus qu’ils n’avaient pas le droit de s’opposer à l’autorité.

 

 

 

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4 juin 2023 7 04 /06 /juin /2023 13:44

JOSIANE

L’honneur des Bastide de Frédérick d’Onaglia

Une saga, entre amours, secrets, vengeance et trahison se mêlent dans une époque qui va traverser 2 grandes guerres avec crises financières.

Le roman est l’histoire de principalement 2 familles amies, les BASTIDE, Virgile veuf anéanti par le décès de son fils ainé, propriétaire d’une manufacture d’impression sur coton à Avignon avec ses 2 enfants Apolline et Martial et la famille BRAUNSTEIN Nathanaël, banquier juif, et son fils Benjamin.

Apolline vit un mariage dénué de passion avec un aviateur anglais, cherchant à oublier son amour pour Benjamin. Son frère Martial, jaloux et avide de pouvoir se sert de chaque opportunité pour écraser tous ses proches.

Sa Majesté mène l’enquête – Chasse royale à Sandringham de SJ Bennett

La reine Elizabeth II prend ses quartiers d’hiver au palais de Sandringham dans le Norfolk. Grâce à une photo de la main coupée trouvée sur une plage du Norfolk, la victime est vite identifiée : il s’agit de Ned St Cyr un aristocrate près de la famille royale. Sa majesté va se mettre à faire des recherches avec son audacieuse secrétaire particulière.

Un peu perdue dans la généalogie des cousins de la reine.

Après l’océan de Laurence Peyrin

Une pâtisserie familiale renommée à Portsmouth. Le père va la vendre pour aller s’installer à New York sur les recommandations d’un riche américain.

En 1912 les parents accompagnés de leurs enfants 2 filles et 1 garçon et de leur gendre vont prendre le bateau « TITANIC ».

Seules les 2 sœurs seront des rescapées parmi d’autres gens, elles débarqueront à New York sans rien car leur père n’a pas pris d’assurance pour les malles et l’argent n’a pas été placé.

Letta l’ainée va s’occuper de sa sœur Molly qui moralement ne va pas bien.

 

CORINNE

Le club des incorrigibles optimistes (tome 1) de Jean-Michel GUENASSIA

Ce premier roman de 700 pages a été édité en 2009 et une suite qui s’intitule « les Terres Promises « a été publié en 2021.

Tout commence par un enterrement. En 1980, Michel Marini assiste aux funérailles de Jean-Paul Sartre.

A cette occasion, il croise Pavel, un réfugié tchèque qu’il a connu enfant, en 1959, alors que Michel avait douze ans.

A cette époque, l’adolescent se passionne plus pour la littérature et la photo que pour ses études dans le prestigieux lycée Henri IV.

Il est également amateur de rock et de baby-foot. C’est d’ailleurs grâce à cette passion que le jeune garçon se retrouve au bistrot Le Balto et découvre un club rassemblant une poignée d’hommes en exil, joueurs du jeu d’échecs. Igor, Sacha, Pavel et les autres ont fui la Pologne, la Roumanie ou encore la Russie.

Ils ont tout abandonné, leurs amours, leur famille, certains ont trahi leurs idéaux et tout ce qu’ils étaient.

Et ils sont liés par un terrible secret que Michel finira par découvrir.

Parce qu’ils étaient tous d’incorrigibles optimistes, cette rencontre bouleversera définitivement la vie du jeune homme.

Il y a plusieurs histoires dans ce roman, qui se déroulent au fil des années. Les personnages sont certes très nombreux et parfois difficiles à identifier au début de la lecture mais ils deviennent vite familiers.

Ce roman foisonnant présente, autour de l’apprentissage de la vie de Michel Marini, un portrait de la France du début des années 1960 : portrait politique et social mais avant tout historique.

 

Les trois sœurs qui faisaient danser les exilés de Aurélia Cassigneul-Ojeda

Elles s’appelaient Flora, Bégonia, Rosa. Elles étaient trois, elles étaient sœurs.

Elles habitaient cette grande maison, à Cerbère, dans laquelle va vivre le narrateur, Gabriele.

Sous leurs fenêtres l’histoire roulait des flots d’hommes et de femmes.

Sous leurs fenêtres, la mer se balançait.

Un jour elles sont parties, ont tout abandonné. »

Seul, blessé, après une séparation douloureuse, Gabriele s’installe à Cerbère pour commencer une nouvelle vie.

Il achète la maison des fleurs, abandonnée depuis des années ; il plonge alors dans la vie de trois jeunes femmes, trois sœurs qui l’habitaient, prises à leur insu dans les griffes de l’histoire, de la Retirada espagnole à la résistance française.

A trente années d’écart Gabriele revit leurs peurs, leurs joies, leurs amours et la mémoire de l’exil.

Et me souvenir de ta mémoire de Cécile Bergerac

Marcel a noué une relation privilégiée avec Cécile, sa cinquième petite fille.

Pourtant quand elle lui demande de lui raconter sa vie en Algérie avant de venir vivre en France, il se dérobe toujours.

Il ne veut plus repenser à cette période et aux secrets qu’elle recèle.

Mais Cécile est opiniâtre et pose encore et toujours les mêmes questions.

Face à l’obstination dont elle fait preuve, Marcel finit par comprendre que dans son passé se trouvent les racines sur lesquelles grandit sa petite fille aimée et qu’il doit transmettre pour qu’elle puisse s’épanouir.

Mais comment après avoir vécu trois guerres, expliquer sans effrayer ?

Avec toute la pudeur qui le caractérise, il préfère taire le pire et léguer le meilleur.

 

MARIE-ODILE

La fabrique des pervers de Sophie Chauveau

Comprenant qu’elle était loin d’être la seule à avoir connu une enfance et une adolescence saccagées, Sophie Chauveau a enquêté pour dresser l’inventaire des victimes et des bourreaux de sa famille.

Après des années de déni, ses souvenirs sont remontés en force. Elle en veut terriblement à sa mère qui a refusé de la protéger de son père et qui ne lui a pas donné d’amour maternel. Son témoignage sur l'inceste est d’une force inouïe et inimaginable.

Une similitude du témoignage de Camille Kouchner qui aurait décidé de témoigner après avoir lu ce livre…

Ceci n’est pas un fait divers de Philippe Besson

Léa, treize ans, seule avec le cadavre de sa maman, vient d'assister à l'innommable. Elle se décide à appeler son grand frère de 19 ans, danseur à l’opéra de Paris avec une carrière prometteuse.

Son avenir vient de basculer. Il va sauter dans le premier train afin de recoller les quelques morceaux qu'il reste de cette famille volée en éclats. Il commence son enquête pour essayer de comprendre ce drame. Leur mère était maltraitée par son mari, avait déposé une main courante à la gendarmerie. Elle dépérissait et avait enfin décidé de quitter son mari… la vie de ses deux enfants vole en éclat.

C’est un roman sur l'innocence perdue, le deuil, le chagrin, le combat difficile pour réapprendre à vivre.

Un roman plein de finesse.

 

JOELLE

 

 Vivantes de Marie-Haude Meriguet

Nicolette est étudiante en sociologie et compte passer ses vacances à lire et à lézarder mais sa mère lui a trouver une occupation. Elle lui propose de partir en Italie comme jeune fille au pair.

Son rôle serait s’occuper des deux jeunes garçons d’un couple franco-italien particulièrement aisé.

Nicolette qui maitrise assez bien l’Italien y voit l’occasion de gagner un peu d’argent en passant des vacances agréables dans de beaux paysages.

20 ans plus tard, elle revient sur ce séjour qui a marqué son existence.

La famille GAUDET se rend chaque été dans les Dolomites et Nicoletta y est très bien accueillie. Il y a les parents, les 2 garçons et Agostina la domestique.

Très vite elle se rend compte qu’il y a aussi une autre fille, Faustine, à peine plus jeune qu’elle qui vit aussi dans la maison. Elle fait enfin sa connaissance et les 2 filles s’entendent à merveille.

Nicolette se rend compte que la famille GAUDET l’a faite venir pour être auprès de Faustine qui semble instable et tous semblent plier à sa volonté la laissant agir à sa guise comme s’ils craignaient de la voir faire une crise.

Nicolette reste solide auprès de Faustine et essaye de la canaliser. Mais dans cette ambiance de vacances idylliques les dérapages deviennent de plus en plus incontrôlables et on se demande ce qui se cache derrière les sourires et la bonne humeur.

 

Changer de ciel pour mieux voir les étoiles de Sandra Martineau

 

Chloé, écrivaine de 29 ans, est en panne d’inspiration pour écrire son nouveau roman. Son éditrice lui rend visite et Chloé ne trouve rien de mieux à lui dire que sa grand-mère est morte (ce qui est vrai) et qu’elle doit se rendre dans le village où résidait cette grand-mère qu’elle n’a jamais connue et qu’elle croyait décédée depuis longtemps mais dont elle a hérité d’une maison.

Elle quitte Paris pour se rendre à Maintenant où elle ne semble pas être la bienvenue.

Cela commence par une panne de voiture et pas de réseaux. Les habitants qu’elle considère comme des bouseux lui rendent bien la monnaie de sa pièce et tout le village se mobilise pour la déstabiliser et la faire fuir. Elle non plus n’est pas en reste et ne cherche pas à se faire accepter non plus.

Au fil des pages on en apprend un peu plus sur sa famille et les projets secrets des villageois. Sa vision des choses va évoluer.

Un roman plein de tendresse et de légèreté.

 

MICHELE

Les douleurs fantômes de Mélissa Da Costa

 
C’est la suite de : Je revenais des autres. J’avais beaucoup aimé Les lendemains, j’ai été très déçue par Les douleurs fantômes. Ambre retrouve après cinq ans de séparation ses amis Rosalie, Gabriel, Anton et surtout Tim. C’est bientôt Noël, en Haute Savoie, Rosalie a envoyé un SOS à ses proches car son mari Gabriel est parti et tarde à revenir. Dans cet huis clos les blessures d’antan sont ravivées et chacun s’interroge sur son existence. Mélissa Da Costa n’accroche pas vraiment notre attention ; certains personnages secondaires sont sacrifiés, la venue de Céline est abracadabrantesque et frise le ridicule. Quant au style, j’ai été heurtée par le parti pris de langage parlé des dialogues. Pas de négations, inversion du sujet dans les phrases interrogatives, et des phrases « négligées ».. « J’ai fait que pleurer » « J’ai jamais été aussi heureuse après lui ». On mange beaucoup dans ce roman, et avant de manger on cuisine, et encore avant, on fait les courses.. Que de pages banales. L’épilogue heureux est bâclé, et ce livre de 568 pages est trop souvent ennuyeux. 

 

 
La première épouse de Françoise Chandernagor.

 
 Dans cette autobiographie F.C. nous fait vivre son divorce et son désespoir. Pendant vingt-trois ans de mariage et quatre enfants, toujours trompée par un mari qu’elle idolâtre encore, elle croyait être la « première épouse » du harem. Elle ne supporte pas la trahison car il l’a quittée pour avoir des enfants avec une autre. Elle est veuve de son mari vivant, et vit pendant trois ans l’enfer de la rupture et les horreurs du divorce. Elle ne hait pas sa rivale, elle la comprend : comment ne pas aimer cet homme si merveilleux ? Il lui a fait lire, le goujat, les lettres d’amour de sa nouvelle compagne, dithyrambiques. .. «  Je t’admire, mon ange d’intelligence et de beauté, le phare de ta génération.. » Quelle amertume quand elle réalisera, par hasard, que sa rivale a recopié les lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo…. Nous avons tous connu des unions de la carpe et du chaud lapin, et grâce à ce livre, nous connaissons mieux la très brillante et très bien remariée Françoise Chandernagor. 

 

 

Le maître des abeilles de Henri Vincenot

 

Louis Chagniot, bourguignon de Paris, voit dans un rêve sa belle demeure familiale s'écrouler.

Très impressionné, il part aussitôt pour son village natal en compagnie de son fils François, dit Loulou, étudiant à la dérive et toxicomane.

Il retrouve la simplicité d'une vie qu'il a oubliée dans ce village de 18 habitants.

Il retrouve surtout Julien Bichot, le " mage Balthazar ", le maître des abeilles.

C'est lui qui sauvera le jeune étudiant grâce au travail dans ses ruches.

En même temps que les valeurs fondamentales, Loulou découvrira l'amour auprès de Catherine, radieuse fille des champs.

L'histoire se déroule pendant la semaine sainte, époque où entrent en communion l'explosion du printemps et la passion du Christ.

 

Vincenot célèbre encore une fois sa Bourgogne dans ce livre savoureux, coloré, émouvant.

 

 

JILL

 

Les femmes du bout du monde par Mélissa Da Costa

 

 J'ai attendu d’être tranquille pendant quelques jours pour attaquer ce livre, car je savais (et espérais) que cette lecture allait m’émouvoir. En effet l'action se passe pour la plus grande partie dans le sud de l'île du Sud de la Nouvelle-Zélande. Après une année compliquée au niveau santé en 2014, ce voyage de 7 semaines de mi-novembre 2015 à mi-janvier 2016 était la preuve que j’avais bien récupéré. Beaucoup d'endroits en Nouvelle-Zélande sont assez peuplés mais la région visitée par l’héroïne qui s’appelle les Catlins, c'est vraiment l'extrême : il y a probablement plus de phoques, d'otaries et de lions de mer que d'êtres humains, largement même ! L'histoire donc c'est Flore, une jeune française de 25 ans environ, qui quitte Paris parce qu’elle est complètement désemparée, elle est malheureuse, elle se déteste parce qu’elle a fait quelque chose qu'il ne fallait pas et puis le seul moyen de s'en sortir sans peut-être se suicider, c'est d'aller jusqu'au bout du monde, forcément. Elle va donc aux Catlins où pendant 6 mois elle va être un wooffeur. Kesako ? ce sont des jeunes gens, étudiants principalement partant avec sacs à dos, qui se proposent à des fermiers ou ici les gérants d’un camping en tant que main d’œuvre et en retour ils vont avoir le gîte et le couvert. Flore donc débarque au camping du bout du monde (Mutunga o te ao en Maori) où il y a une dame et sa fille qui tient ce camping coûte que coûte mais difficilement parce que le mari et père a disparu en mer …. Je ne veux pas vous gâcher la suite ! C'est comment on vit là-bas suivant les saisons, avec le temps qui peut être très très tempétueux, et il y a très peu de monde comme je disais, les seules personnes qu’elles fréquentent sont d’une famille maori. On voit comment vivent la civilisation des blancs d'un côté et la civilisation des Maoris de l'autre, et à travers son récit j’ai revécu la partie de notre voyage qui m’a le plus marqué et le plus plu. C’est vrai qu’il y a eu un moment où je me suis dit bon, là elle aurait pu mieux faire, mais c'était parce qu’elle parlait d’un match de rugby enfin la présence des All Blacks et cetera à la télé. Ça s’est vu que Mélissa da Costa n'est ni une galloise ni une fille du Sud-Ouest parce qu'elle en a très peu parlé, mais en dehors de ça vraiment mes souvenirs me sont revenus, parce ce que le paysage ressemble un peu au Pays de Galles avec des collines vertes et des moutons, les mêmes chiens (Border collies) qui viennent de chez moi, puis cette côte d'échiqueté et cetera. J’ai carrément été sur la plage de Curio Bay avec la forêt pétrifiée !

 

J’ai un peu pioché sur Babelio quelques commentaires plus détaillés :

« En lisant ce livre, j'ai eu envie de voir de mes yeux l'heure bleue, les manchots, les dauphins et les baleines ».

« Moi aussi j'ai eu envie de regarder la mer en me disant que de l'autre côté c'est le pôle sud ». « J'ai adoré le côté féministe de l'histoire : 3 femmes indépendantes, puissantes qui vont s'apprivoiser avec le temps. Comment faire pour se reconstruire mais surtout pour se retrouver ? Comment réussir à appréhender l'avenir plus sereinement ? Comment réussir à vivre sa vie sans abimer celle des autres et comment réussir à se libérer de ses démons, ceux qui peuvent pourrir toute une vie ? »

« J'ai tout autant aimé l'aspect écologique. Vous n'y verrez aucune parole moralisatrice, elles ne sont pas nécessaires. Juste des faits, juste des actes, juste la beauté de la nature qu'il faut préserver. Les mythes et légendes maoris racontaient au coin d'un feu, tant d'éléments et d'informations que j'ignorais et qui m'ont enrichie encore et encore... « 

 

Pour m’en remettre après ce voyage, j’ai dû lire des choses moins prenantes : ce fût alors le 8ème tome de mes détectives de Yorkshire, toujours aussi truculents, puis le deuxième d’une trilogie polar de Nicolas Beuglet : le Passager sans visage. J’avoue qu’ici il me manque quelque chose d’individuel, une spécificité pour me faire revenir en courant comme certains auteurs, mais je le lis parce qu’il expose des théories sur les différents pouvoirs qui nous impactent (gouvernements, réseaux sociaux farcis de fausses informations) qui devraient peut-être nous faire plus peur qu’ils ne le font …

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14 avril 2023 5 14 /04 /avril /2023 16:07

CERCLE DE LECTURE DU 28 MARS 2023

 

JOSIANE

Marguerite de Suzanne Gachenot

Dans les années 1905 et dans un quartier de Paris, entre les tâches ménagères et les travaux de couture chez Mme Lambert Marguerite, qui a des doigts de fée, va être repérée par Joséphine, propriétaire d’une luxueuse maison de Modes. C’est une occasion pour Marguerite de quitter l’appartement familial dont les parents l’ont toujours méprisée. Elle va croiser la route de l’amour, des embûches bref un peu de tout maladie etc... mais comme toujours c’est un roman qui se termine bien.

Agréable à lire et de plus moi qui vient de Paris et du quartier où habitait Marguerite, la rue Mouffetard, j’ai voyagé en lisant ce roman

 

 

L’Epouse et la Veuve de Christian White

 

Sur une île sauvage au large de l’Australie, 2 femmes confrontées aux secrets de leurs époux. Le mari de Kate a disparu laissant derrière lui de troublants mensonges tandis qu’Abby doit soudain faire face à un homme distant et dissimulateur. Bientôt un cadavre est découvert et les deux femmes sont amenées à se rencontrer.

 

 

Les femmes du dispensaire de Henrike Engel

 

De retour de Londres qu’elle a dû fuir sous un faux nom, Anne Fitzpatrick retrouvera sa ville natale. Diplômée de médecine et déterminée à utiliser ses compétences elle ouvre un dispensaire pour femmes dans le quartier le plus défavorisé des docks à Hambourg. Mais le jour de l’ouverture 2 corps de femmes mutilés sont découverts juste à côté du refuge. Anne comprend que c’est un message qui lui est destiné. Réussira-t-elle à arrêter le meurtrier tout en protégeant les femmes dans le besoin auxquelles elle vient en aide ?

 

 

Pour rien au monde de Ken Follett

 

Une crise internationale va-t-elle déclencher la 3ème guerre mondiale ? entre 2 agents secrets qui sont sur la piste d’un groupe de terroristes trafiquants de drogue, la Chine avec un membre du gouvernement à l’ambition démesurée pour lui et son pays lutte contre les anciens communistes de l’administration pour leur pays, et la Corée du Nord son alliée militaire et les Etats Unis où la présidente Pauline Green tente de gouverner avec adresse et diplomatie… tout cela nous rappelle ce que nous vivons actuellement avec la Russie, la Chine etc.

 

FRANCOISE

Zouleika ouvre les yeux (prix Transfuge du meilleur roman russe 2017) de GOUZEL LAKiNA  née en 1977 (auteur des enfants de la Volga)  

 

1924 -1953 : Staline instaure un régime de terreur en URSS – parti unique - purges politiques – famines – déportations dans les goulags – 1 million de personnes exécutées – 18 millions emprisonnées.

1930 : Zouleika, 15 ans, porte un regard plein de bonté sur la vie ! Pourtant la vie ne va pas l’épargner ! 

Mariée à un homme sous l’emprise de sa mère, elle va subir la maltraitance des deux et effectuer toutes les tâches les plus ingrates de la ferme. Au service de la vieille femme telle une esclave, elle endure humiliations et privations quotidiennes

La police politique va assassiner l’époux et la belle-mère qui ne veulent pas céder leurs maigres biens, violer Zouleika et l’envoyer au goulag. Ce voyage en train plusieurs mois, une errance au cours de laquelle les voyageurs sont sans nourriture, sans hygiène, et vivent dans la peur de tous les instants.

Arrivée au goulag, elle parvient à survivre de nombreuses années dans des conditions inhumaines, famine, maladies, démunie de tout. Malgré cela, elle va aimer et donner naissance à un fils qui devenu adolescent, ne rêvera que de fuir vers la liberté.

Si le récit est sombre, l’écriture n’en reste pas moins belle, poétique et parfois onirique.  

 

JILL

Lors de notre réunion du 26 avril 22 je vous ai parlé du premier tome de la trilogie Le Grand Monde de Pierre Lemaitre, et en le relisant je vois que j'étais très succincte ! Je ne lui ai pas fait justice, il est passé à la Grande Librairie pour les 2 tomes qui sont juste ... à se plonger dedans et de se sentir transportée.

J'ai donc lu le deuxième tome, Le Silence et la Colère, qui reprend la vie des 3 enfants Pelletier (le 4ème n'étant plus de ce monde) qui vivent maintenant en France, et de leurs parents restés à Beyrouth. Chaque personnage a sa propre "aventure" et un des dons de Lemaitre est de les tricoter ensemble, créant un récit situé dans les années 50 où l’on croise à nouveau les fait divers des journaux de l'époque, les faiseuses d'ange, les combats de boxe amateur, les barrages d'EDF, l'arrivée du concept des grands magasins parisiens et j'en passe.

L’autre don de Lemaitre est de savoir dépeindre ses personnages et leurs lubies/points forts/peurs si bien que l'on a l'impression de les avoir croisé tout récemment, je suis sûre que je m'entendrais très bien avec Hélène !

Quand on aime se laisser emporter par des histoires si bien racontées, on ne peut qu'aimer cet écrivain (pour rappel, Au Revoir Là-haut est aussi de lui). Maintenant le plus dur est d'attendre la sortie du 3ème tome ...

J'ai aussi lu le dernier de Peter May, a Winter Grave (tombeau d'hiver) qui est excellent comme d'habitude, mais il n'est pas sorti encore en Français, je l'inscrirai dans les suggestions d'achat pour la bibli en octobre.

Idem le dernier de Louise Penny qui me plaît toujours autant. La série de l'inspecteur Gamache illustre tous les aspects de la vie dans un petit village au Québec, tout en tissant des toiles d'intrigue qui vous épatent à chaque histoire ! et les personnages sont si bien dépeints qu'on pense les croiser un jour ..

 

MICHELE

 

Agnès Grey de Anne Brontë:

Dans la famille Brontë, au presbytère de Haworth, trois filles et un garçon.

Branwell, le frère maudit, surdoué, sombre dans la folie et meurt sans avoir accompli sa "grande œuvre".

Ses sœurs Charlotte, Emily et Anne nous livreront trois chefs d'œuvre de la littérature anglaise.

Charlotte, l'éclaireur féministe, avec : Jane Eyre.

Emily, le génie de la lande, avec :  Les Hauts de Hurlevent.

J'ai choisi de vous parler de la plus jeune, Anne, et de son bouleversant roman, "Agnès Grey", où elle décrit avec une horreur tranquille la cruauté des jeunes enfants, la vanité des adolescents, l'hypocrisie des adultes.

Agnès Grey est gouvernante dans une famille fortunée, et le mépris que lui manifestent les parents ne lui permet pas de rendre ses élèves meilleurs. Elle souffre dans ce désert intellectuel et affectif et elle lance cette plainte bouleversante :

" Déjà il me semblait que mon intelligence se détériorait, que mon âme s'endurcissait, et je tremblais de voir mes perceptions morales s'affaiblir, mes idées du bien et du mal se confondre et toutes mes précieuses facultés périr".

Elle entretient heureusement une correspondance riche et pleine d'amour avec sa famille, et elle rencontre celui qui deviendra son époux et qui apparaît dans son horizon " comme l'étoile du matin".

Ce livre, à la fois si cruel et si tendre, me fait penser à l'œuvre de Jane Austen, et je l'ai relu avec un immense plaisir.

 

"Sur la terre comme au ciel", de Christian Signol.

Le dernier "Signol" est l'histoire d'un père et d'un fils séparés par le destin. Ils se retrouvent après un accident au Québec qui laisse le fils amnésique.

La rééducation se fait en France, chez le père, passionné comme son fils d'ornithologie, et avec l'aide de la jeune guide ornithologique du parc où ils vivent.

On retrouve le talent de Signol pour décrire les étangs du Touvois et les étendues du Nord Quebec.

Mais ce roman ne m'a pas vraiment émue, j'ai même parfois eu l'impression de feuilleter un dictionnaire ornithologique.

 

"Très chères baronnes de Rothschild" de Nadine de Rothschild.

La famille Rothschild est une famille juive d'origine allemande qui fut anoblie en 1822 par l'empereur d'Autriche.

Les Rothschild se sont fait connaître depuis le 18ème siècle dans les domaines de la banque et de la finance, les industries minières et ferroviaires au 19ème siècle, et dans le vignoble bordelais au 20ème.

Ils sont célèbres en outre pour leur goût des arts, leur philanthropie et leur mécénat.

Nadine Tallier, ancienne actrice et épouse d'Edmond, est leur meilleure attachée de presse.

Elle s'est convertie au judaïsme.

Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages de savoir-vivre, des arts de la table, de conseils pour la vie de couple et l'éducation.

Elle fait ici les portraits de 12 femmes de cette dynastie, toutes philanthropes et collectionneuses, mais aussi distinguées pour leurs passions personnelles.

Miriam, qui a consacré sa vie à l'étude des puces,

Béatrice pour sa villa au Cap Ferrat -la villa Ephrussi est un des lieux les plus visités de la Côte d'Azur- 

Noémie qui a fondé la station de sports d'hiver de Megève,

Cécile, grande golfeuse,

Bethsabée, protectrice de la danseuse Martha Graham,

Philippine, sociétaire de la Comédie française puis de l'Académie Renault Barrault...

Pour les Rothschild, être milliardaire est un état naturel, donner des fêtes est une façon de se faire plaisir et donner aux autres une façon de se faire pardonner d'être aussi riche. On ne compte plus les hôpitaux, les lieux culturels qu'ils ont financés en France, en Italie, au Royaume Uni, aux États Unis...

Et l'on sait l'aide immense qu'ils ont apportée à l'état d’Israël.

Nadine Tallier Rothschild vit seule en Suisse depuis son veuvage et la perte de son fils unique, dans une maison en pleine nature, où elle s'adonne à sa passion pour la peinture et l'écriture.

Elle a 91 ans.

 

 

MARIE-ODILE

 

Un pur – Isabelle Desesquelle

Isabelle Desesquelles a choisi de vivre à Toulouse où elle dirigeait la librairie Privat.

Benjamin a huit ans. Il n'a pas de papa mais une maman actrice, belle, toujours en décalage par rapport à notre monde. Une maman, Clarice, qui aime follement ses jumeaux qu'elle appelle affectueusement Benjaminquejetaime et Julienquejetaime. Ils sont tous les trois à Venise en Italie, en vacances. Ils sont ensemble. Un instant d'inattention et voilà Benjamin enlevé par un homme, celui qu'il surnommera le "Gargouilleur". A Bari, dans la maison de son ravisseur dans laquelle vit également une femme, l'enfant est abusé, violé selon le bon vouloir de ce tyran pédophile. Pendant cinq longues années, Benjamin vivra l'horreur, l'insoutenable, l'indicible. Il n'est qu'un tout petit et il a les deux pieds en enfer. L'histoire est tragique comme cet enfant qui ne veut surtout pas devenir ce que son ravisseur souhaite faire de lui, un être "impur". Mais comment survivre à l'innommable, à ce qui détruit en soi la plus petite parcelle d'innocence, comment grandir quand en soi on sent vaciller la petite flamme de l'enfance à côté de soi on ne sent plus la présence chaleureuse d'une maman, mais plutôt l'haleine rance et le souffle court de celui qui tue, saccage ce qui devrait être viscéralement un sanctuaire, à savoir l'enfance. Cet être écorché vif, brûlé par la flamme incandescente de la culpabilité sait très bien que "La vérité, on en fait ce que l'on veut, ce que l'on peut. On fait avec. C'est cette pureté, cette innocence qui est saccagée par ce monstre.

Mon enfant de Berlin– Anne Wiazemsky

Anne Wiazemsky, qui est la petite-fille François Mauriac nous raconte l’histoire de Claire, sa mère, engagée à la Croix-Rouge comme ambulancière car elle veut participer à ce qu’on appelait l’effort de guerre. Elle nous raconte le quotidien, les conditions de travail, les liens qui se tissent avec les autres femmes, leurs échanges, leurs préoccupations. Après Béziers, ses pas vont la conduire à Berlin qui est un champ de ruines. Il y a un contraste important entre la façon dont elle vit, transportant les blessés, les souffrances de chacun, faisant preuve de caractère, et le ton des lettres qui révèle une attitude de petite fille vis-à-vis de ses parents. Il est facile de s’imaginer la complexité de la relation qu’elle peut avoir avec son père, l’imposant François Mauriac, car elle est souvent considérée comme la « fille de ». La rencontre entre Claire, sa mère, et Yvan Wiazemsky, dont la famille a émigré en France du fait de la Révolution en insistant sur le contraste entre les deux familles, les Mauriac étant des bourgeois aisés, ayant pignon sur rue et la famille d’Yvan certes princière, mais pauvre et ayant beaucoup plus souffert de la faim, du dénuement pendant cette guerre, l’une froide, toute en retenue, l’autre plus chaleureuse… Les pages consacrées à Yvan sont touchantes tant ils sont à l'opposé l'un de l'autre.

Fille – Camille Laurens

FILLE, nom féminin

1. Personne de sexe féminin considérée par rapport à son père, à sa mère.

2. Enfant de sexe féminin.

 3. (Vieilli.) Femme non mariée.

4. Prostituée.

Laurence Barraqué grandit avec sa sœur dans les années 1960 à Rouen. "Vous avez des enfants ? demande-t-on à son père. – Non, j’ai deux filles", répond-il. Naître garçon aurait sans doute facilité les choses. Un garçon, c’est toujours mieux qu’une garce. Puis Laurence devient mère dans les années 1990. Être une fille, avoir une fille : comment faire ? Que transmettre ? L’écriture de Camille Laurens atteint ici une maîtrise exceptionnelle qui restitue les mouvements intimes au sein des mutations sociales et met en lumière l’importance des mots dans la construction d’une vie.

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3 février 2023 5 03 /02 /février /2023 14:57

Voici le Compte-rendu de notre réunion :

Lors de cette réunion, nous avons eu le plaisir d’accueillir deux nouvelles lectrices : Geneviève (déjà membre bénévole de la bibliothèque) et Françoise.

 Elles ont participé activement à notre réunion.

 

GENEVIEVE

La condition de la femme en Italie au siècle dernier : Viola Ardone

« Une fille, c'est comme une carafe : qui la casse la ramasse". L’histoire (tirée d’une histoire vraie – voir à la fin du résumé) se déroule dans la Sicile des années 1960. A quinze ans, Oliva Denaro rêve de liberté. Aussi, quand les conventions l'obligent à se soumettre à une loi ancestrale, Oliva se rebelle et fait valoir son droit de choisir. Au risque d'en payer le prix fort.

L’histoire :

A quinze ans, Oliva, qui appartient à une famille pauvre, est une jeune fille pleine de vie aimant courir dans les rues avec son frère jumeau et partir à la chasse aux escargots ou aux grenouilles avec son père pour les vendre sur le marché, mais aussi étudier. Elle est amie mais aussi rivale pour obtenir les meilleurs résultats, avec Liliana, fille de communistes à l'éducation plus libre.

Avec la venue de ses premières menstruations, son petit monde est soudain bouleversé, rétréci. Enfermée à la maison ou sous la surveillance constante d'un chaperon afin qu'elle parvienne intacte au mariage et ne donne pas prise aux commérages, tout lui est désormais interdit, excepté l'école.

Troublée par la cour insistante que lui fait alors le fils du pâtissier Pino Paternò, elle ne sait comment réagir et, afin de couper court aux rumeurs, on la retire de l'école et la fiance rapidement à un parti honnête. Pino Paternò va alors la kidnapper, la séquestrant et la violant, sûr de la contraindre ainsi à l'épouser.

Le roman est divisé en 4 parties.

 Les trois premières parties se déroulent sur une année, en 1960, alors qu’Oliva a 15 ans.

La dernière partie, nous transporte en 1981, année d'abrogation du mariage réparateur, et permet de mesurer le chemin parcouru en trente ans, tant sur le plan légal que sur celui des mœurs dans la génération suivante. L'auteure, alternant la voix du père et celle de sa fille, y enrichit son point de vue narratif en instaurant une sorte de dialogue émouvant entre eux : un échange dans lequel ils reviennent tous deux avec recul et sincérité sur cette histoire et sur ce que sont devenus ses différents protagonistes.

L’interprétation :

Avec sensibilité et talent, Viola Ardone caractérise ses personnages de manière riche et nuancée et sans le moindre manichéisme. Il y a ainsi une certaine ambigüité dans le comportement d'Oliva due à son innocence, à son manque d'expérience. Tandis que son violeur n'est pas totalement décrit comme un monstre, l'auteure sachant éclairer le poids des mentalités. Et ses personnages si crédibles, si humains, ne sont pas figés mais évoluent au cours du temps.

L'auteure a de plus habilement doté son héroïne d'un frère jumeau afin de mieux montrer les différences de traitement entre cette fille et ce garçon, pourtant égaux dans le ventre de leur mère. Et elle ne se centre pas uniquement sur Olivia, donnant une grande importance à sa famille - la famille étant le fondement sur lequel repose toute cette société ancestrale -, et notamment aux parents d'Oliva. Des parents aimants qui tous deux veulent le bien de leurs enfants mais de manière totalement opposée, illustrant ainsi les voies différentes de la tradition et de la modernité. Alors que la mère calabraise, dressée à dire oui et pleine de certitudes, s'exprime par ces formules transmises de génération en génération qui lui tiennent lieu de pensée, son père taiseux et empli de doutes, prend au contraire le temps de réfléchir. Aimant cultiver son jardin, cet homme atypique à l'esprit ouvert se montre avant tout désireux de respecter la volonté de sa fille et de lui donner la possibilité de choisir librement ce qu'elle veut faire de sa vie.

L’écrivaine nous fait toujours du doigt la difficile émancipation féminine italienne de la seconde moitié du XXème siècle. Et elle s'inspire directement de l'histoire de Franca Viola, cette femme du Sud qui en est devenue le symbole.

Affirmant son droit à dire non et à ne pas subir les choix des autres, la jeune Sicilienne (mineure au moment des faits au milieu des années 1960) fut en effet la première femme à oser refuser ce mariage réparateur relevant d'une tradition patriarcale séculaire - très vivace notamment en Sicile - et entré dans la loi italienne sous le fascisme. Depuis le "codice Rocco" de 1930, aucune poursuite pénale ne pouvait être engagée contre un violeur qui épousait sa victime, sauvant ainsi l'honneur de sa famille. Une victime sacrifiée, contrainte à passer sa vie avec son bourreau pour maintenir l'ordre existant, le mariage étant le seul statut donnant à la femme une valeur sociale !

Et il fallut ensuite attendre la loi du 5 août 1981 pour que cet article archaïque du code pénal italien soit abrogé, la reconnaissance légale du viol comme crime contre la personne et non plus comme outrage à la morale publique n'intervenant qu'en 1996.

 

 

FRANCOISE

1000 femmes blanches de Jim FERGUS (2019)

D’’après les carnets de May DODD, née le 23 mars 1850 à Chicago, décédée en mars 1876

Autobiographie fictive, l’auteur raconte à la première personne la vie de May à partir de carnets écrits par cette dernière et retrouvés.

May est née dans une famille de riches propriétaires terriens près de Chicago ; elle tombe amoureuse d’un ouvrier de son père et part vivre avec lui et travailler. De cet amour naissent 2 enfants. Sa famille la considère comme folle, la fait interner en hôpital psychiatrique et lui retire ses enfants. Elle a alors 20 ans et restera internée plus de 3 ans, subissant moult sévices, privations viols et isolement.

L’état américain et son président Grant lancent un projet avec les cheyennes pour vivre en paix et favoriser l’intégration du peuple indien en échangeant 1000 femmes blanches contre bisons et chevaux.  Afin de recouvrer sa liberté, elle souscrit à cette offre pour laquelle la plupart des candidates proviennent d’asiles ou de prisons.

May apprend sa nouvelle vie de squaw, découvre les rites et les mœurs des indiens. Elle consigne jour après jour dans des carnets, les événements de sa nouvelle vie, ses sentiments, ses amours, ses amitiés, la polygamie, la sororité entre blanches et natives, cette vie de sauvage où les mœurs paraissent parfois plus civilisées que celles des blancs !

Mariée à un puissant guerrier chef de tribu, elle découvre les violents combats entre tribus et les ravages provoqués par l’abus d’alcool frelaté que les indiens acquièrent auprès des blancs.

L’état veut cantonner dans des réserves toutes les tribus indiennes afin qu’elles abandonnent les terres riches et aurifères, à son profit, en contrepartie de protection, d’éducation et de christianisation. Les tribus récalcitrantes sont exterminées par les militaires blancs : nourrissons, femmes, vieillards sont tués, brûlés.

May décède en mars 1876 après 3 ans parmi les cheyennes au cours desquels elle a donné naissance à une petite fille qui survivra à l’attaque finale.

C’est un roman splendide, puissant et engagé, mais une histoire vraie !

 

JOSIANE

Identités croisées de Harlen COBEN

Depuis 35 ans Wilde est hanté par la même question d’où vient-il ?

 Il a été découvert dans les bois alors qu’il était un petit garçon.

 Il dépose son ADN dans une banque de donnée où il y a au début une certaine correspondance avec un certain Daniel Carter, mais la rencontre avec ce père potentiel se révèle décevante. Un nouvel espoir avec un supposé cousin, mais le message de celui-ci ressemble plus à un appel au secours qu’à une prise de contact. Quand Wilde tente de le retrouver, il découvre que cet homme, star de la télé-réalité a disparu depuis plusieurs semaines.

 Trop de pression ou réelle machination ? la quête de ses origines va mener Wilde vers bien d’autres secrets.

 

Secrets bien gardés de Clara Poyet

Rupert Deakins écrivain à succès a coupé les ponts avec sa famille, néanmoins il va revenir au Canada sur la demande de son frère.

Ce sera un moyen pour lui d’écrire un nouveau roman tant attendu par ses lecteurs mais en même temps il découvre avant de partir au Canada un manuscrit d’un aspirant auteur qu’il trouve très prometteur et qu’il veut aider.

Au Canada Rupert découvre que rien n’a changé à Lakshana village qui semble figé dans le temps, sa mère refuse de le voir. Il n’a jamais compris pourquoi ses parents Jack et Suzanne le détestaient et l’avaient maltraité, allant jusqu’à le priver de nourriture. Mais que pouvait-il faire alors dans ce village où cette famille est puissante et intouchable ?

Au cours de ce voyage en forme de retour dans le passé, Rupert va aller de surprise en surprise découvrant que les secrets les mieux gardés sont souvent les plus effroyables.

 

JILL

J’ai lu Débarquer de Hugo BORIS.

Babelio le résume ainsi : Andrew, vétéran américain du 6 juin 1944, trouve la force de revenir en Normandie à la fin de ses jours pour revoir la terre qui l'a si profondément marqué. Une guide des plages du débarquement doit l'accueillir, Magali, âgée d'une trentaine d'années.  Dans sa profession, accompagner un vétéran d'Omaha Beach, c'est le Saint-Graal. Mais ce matin, lorsqu'on lui annonce l'arrivée d'Andrew, Magali se sent dépassée. Il y a neuf mois, son mari a disparu et depuis l'enquête piétine, personne ne sait s'il est mort ou vivant. Seule avec ses deux enfants, elle est morte d'inquiétude. La visite de ce vieil Américain, alors qu'elle musèle sa douleur avec des médicaments depuis des semaines, c'est trop.  Les vétérans se déplacent toujours en famille, souvent accompagnés d'une association, toujours accueillis comme des demi-dieux, presque des stars du rock. Pourtant à la gare de Bayeux, Andrew est seul. Magali n'en revient pas. Ce vieillard qui peine à marcher a fait le voyage depuis le Connecticut sans l'aide de personne. Qui est-il ? Que cache cette détermination solitaire ?  Construit comme un singulier jeu de miroir, sur une journée associant rythme implacable et temps suspendu de la vie intérieure, Débarquer est un roman de désapprentissage. Magali et Andrew ont déjà parcouru un rude chemin de vie, et les voilà confrontés à un passé qui ne passe pas. Comme les échos d'une guerre destructrice marquent à jamais les territoires et les êtres, Hugo Boris livre un roman fort et magnétique, une traversée vers l'aube qui ne se laisse pas oublier.

Certains des critiques que j’ai lus après, ont dit être déçu par la fin, que je ne peux pas spoiler bien sûr ! Je peux juste dire qu’après avoir visité Omaha Beach en 2020, ce livre a complété mes impressions, m’a permis de mieux ressentir les vécus de celui qui y était et celle qui y vit de nos jours.

 

Fin d’année 2021 j’ai lu Pour rien au monde de Ken Follett ; et je viens de terminer A Winter Grave de Peter May qui vient de sortir en Anglais. Malheureusement il faudra attendre octobre pour avoir la version française. Ce qui m’a frappé dans ces 2 livres, c’est le fait que 2 auteurs à très large diffusion s’attaquent à des scénarios de ce qui pourraient nous arriver très facilement au vu de la situation politique et écologique actuelle. Et autant certains scénarii ne sont pas tout à fait plausibles et on classe ces œuvres dans de la Science-Fiction, autant ces 2 sont à l’inverse imaginables !

Est-il possible qu’un jour, des simples lecteurs comme tout un chacun ou nous-mêmes, nous nous mettrons en tête de s’unir autour de ces écrits pour dire Stop ? Est-ce le but de ces écrivains ? En connaissez-vous d’autres ?

 

 

CORINNE

Ces romans font partie d’un cycle qui comprend 2 tomes SUZURAN puis SEMI.

Une écriture simple, dépouillée, poétique qui décrit à travers la vie des personnages l’univers du Japon et ses traditions.

 

SUZURAN /de AKI SHIMAZAKI

Dans une petite ville près de la mer du Japon, dominée par le sommet enneigé du mont Daisen, vit Anzu Nire , une jeune femme qui élève seule son garçon.

Divorcée, indépendante, d’une douceur inébranlable, elle semble imperméable aux vicissitudes de l’existence.

Son arme secrète, c’est son art, son amour pour la poterie.

Evoluant entre ses parents vieillissants, son ex-mari, son futur beau-frère et sa sœur qui a tout pour être heureuse sauf le bonheur d’être habitée par une passion. Anzu fait son chemin discrètement, habilement, résolument.

Suzuran, du nom de cette fleur délicate au parfum entêtant qu’est le muguet, évoque ces boules à neige abritant de minuscules paysages, naïfs en apparence : Mais il suffit de les secouer pour que se lève la tempête…

 

SEMI/de AKI SHIMAZAKI

Nous retrouvons la famille NIRE ; Ce deuxième tome est consacré aux parents, Tetsuo et Fujiko.

Ils ont uni leurs destins il y a plus de quarante ans, par le biais d’un mariage arrangé, ont fondé une famille et ont vécu ensemble une vie tranquille.

Ils sont partis vivre en maison de retraite depuis que Fujiko a commencé à développer des symptômes de la maladie d’Alzheimer.

Mais ce matin-là, à son réveil, Fujiko ne reconnaît pas son époux.

D’abord en grand désarroi, Tetsuo entreprend finalement de reconquérir celle qui le prend désormais pour un étranger et auquel elle se trouverait simplement fiancée.

 La vieillesse et la maladie sont décrites ici avec beaucoup de finesse et de légèreté auxquelles s’ajouteront la révélation des secrets de chacun des conjoints.

 

JOELLE

La doublure de Melissa Da Costa

Evie, à la recherche d'un emploi, va croiser par hasard Pierre, en quête d'une assistante pour sa femme Clara, artiste peintre qui commence à peine à se faire connaître sous le nom de Calypso Montant.

Au fil du temps, Evie va comprendre que ce qu'on attend d'elle ne se limite pas uniquement à organiser des expos et répondre aux mails de sa patronne. Clara, qui ne veut pas se prêter aux jeux des journalistes, ni se montrer en public, qui ne veut que se consacrer à ses tableaux, attendra d'Evie qu'elle devienne son image, son double, sa doublure... C'est Evie qui se déplacera là où on attend l'artiste, qui donnera le change, toujours au bras de son pseudo-mari Pierre. Tantôt Calypso, tantôt Evie, ses sentiments et impressions finissent par se mélanger. Elle basculera dans un monde auquel elle n'était pas préparée : drogues, échangisme, romantisme noir révéleront sa vraie personnalité...

Et puis, il y a Pierre et Clara, qui jouent parfaitement leur rôle mais qui évoluent dans un monde de drogues et de sexualité perverse.

Tout est en fait toxique : les personnages, leurs relations, le milieu dans lequel ils évoluent. Pourtant, tout est bien dépeint : le courant du romantisme noir, la dépendance aux stupéfiants, les ressentis d'Evie, la toxicité des relations entre les protagonistes. 

 Il s'agit d'une plongée dans le monde de l'art, de la peinture avec des références passionnantes. Les trois personnages sont habités comme jamais. Pierre l'époux, Clara l'artiste peintre et Evie, la doublure. Tous trois vont s'enliser petit à petit dans un tourbillon ténébreux.

L'ambiance du roman est mystérieuse, s'inspirant de nombreuses références artistiques ou religieuses. Ici, on baigne dans le milieu de l'art, celui du romantisme noir plus précisément.

 Les différentes théories sur l'histoire d'Adam, Ève, Lilith, le Serpent et Satan sont très intéressantes.

 

Le crocus jaune de Laila Ibrahim

 Le roman est tiré d'une histoire vraie qui se passe quelques années avant les guerres de Sécession et l'interdiction de l'esclavage.

La noblesse terrienne comprend vite que les plantations ne seraient pas profitables s'il lui fallait rémunérer la main d'œuvre. C'est ainsi que les ancêtres africains ne furent pas libérés et ne reçurent pas le nécessaire qui leur aurait permis de cultiver leurs propres terres.

 Ils furent réduits en esclavage aussitôt après que l'Assemblée générale de Virginie eut édicté en 1705 des lois désignées sous le nom de Code noir, qui clarifiaient une bonne fois pour toutes "l'état et la qualité" des Africains de la colonie. Il y était écrit : Tous les serviteurs importés au pays [..] qui n'étaient pas de religion chrétienne dans leur pays natal [..] seront des esclaves. Tous les esclaves noirs, mulâtres, indiens de cette colonie [..] seront considérés comme des biens matériels". En outre, ces "état et qualité" de l'esclave se transmettaient non par le père, mais par la mère. Autrement dit, si cette dernière était esclave, vous l'étiez aussi. Ces nouvelles dispositions sociales assurèrent aux planteurs de Virginie un approvisionnement constant de main d'œuvre.

 Lisbeth vient au monde dans une famille de riches planteurs de Virginie. Sa mère, ne voulant pas l'allaiter car une femme du monde n'allaitait pas son enfant, la grand-mère paternelle fait appel à Mattie, une jeune esclave qui vient d'avoir un bébé. Déchirée mais résignée, Mattie quitte sa famille et son enfant nouveau-né pour allaiter Lisbeth.
Chaque jour cependant, elle regarde son fils et sa famille par la fenêtre de la grande maison.
Les liens entre Mattie et la petite Lisbeth vont devenir très forts au point que la petite se laissera dépérir chaque fois qu'on tente d'éloigner sa nourrice lorsqu'elle a atteint l'âge d'être sevrée.
Lisbeth fait la connaissance de la famille de Mattie.
Ces liens vont l'empêcher d'accepter les mauvais traitements endurés par les esclaves.

Un très beau roman sur l'appartenance, l'attachement et l'innocence. Une petite fille blanche qui aime une nourrice noire comme sa mère, qui ne voit pas les différences et qui souhaiterait que la vie soit aussi simple que ces journées passées ensemble. Une nourrice noire qui se prend d'affection pour cette petite blanche, qu'elle a nourrit, endormi et protégé pendant toutes ces années...
Deux mondes diamétralement opposés, que tout sépare mais que cet amour relie. Deux femmes courageuses et dont l'envie de liberté dépasse l'obéissance aux codes...
Une relation attachante et bouleversante empêchée par des lois et des idéaux
archaïques...

 

MICHELE

« Sur les chemins noirs » de Sylvain Tesson
Le meilleur Tesson.
Après l’accident qui l’a fort diminué, il a des broches dans les vertèbres, il est épileptique et à moitié sourd. Mais il refuse une rééducation classique et décide de parcourir la France à pied, de la Provence au Cotentin.
La traversée du Massif Central est un merveilleux chemin de croix.
Il faut aller avec lui sur ces chemins où cohabitent géographie, sociologie, amitié, courage, espoir et désespérance.

« Le chemin de nos libertés » d’Anne Muratet
Premier roman d’une habitante de Lapeyrouse.
Kaylin part pour la Colombie à la recherche de son père qui avait abandonné sa famille alors qu’elle était adolescente.
C’est une aventure intéressante, où se mêlent suspense, interrogations sur nos origines, notre passé, et nos propres chemins de vie.

« La part du démon » de Mathieu Lecerf
Polar noir. Très noir.
Une religieuse sauvagement assassinée dans un orphelinat, des abus sexuels sur des enfants, un complot démoniaque.
L’enquête est menée par un flic désabusé et une jeune policière inexpérimentée mais opiniâtre.
C’est décidément un polar très noir.

 

MARIE-ODILE

PARIS BRIANCON de Philippe Besson

Le temps d'une nuit à bord d'un train-couchettes, une dizaine de passagers, qui n'auraient jamais dû se rencontrer, font connaissance, sans se douter que certains n'arriveront jamais à destination. Un roman aussi captivant qu'émouvant, qui dit l'importance de l'instant et la fragilité de nos vies. Lorsqu'ils montent à bord de l'Intercités n°5789, un des rares trains de nuit encore en activité, rien ne rapproche ces passagers qui se rendent dans les Hautes-Alpes. Ils sont une dizaine à nouer des liens, laissant l'intimité et la confiance naître, les mots s'échanger, et les secrets aussi. Peu à peu, derrière les apparences, se révèlent des êtres vulnérables, victimes de maux ordinaires ou de la violence de l'époque, des voyageurs tentant d'échapper à leur solitude, leur routine ou leurs mensonges. Ils l'ignorent encore, mais au petit matin, certains d'entre eux trouveront la mort. Philippe Besson nous livre un drame au suspense savamment dosé. Ce roman de la fatalité nous rappelle que nul ne maîtrise son destin

Ainsi, par la délicatesse et la justesse de ses observations, Paris-Briançon célèbre le miracle des rencontres de fortune, et la grâce des instants suspendus, où toutes les vérités peuvent enfin se dire.

 

AVANT LA LONGUE FLAMME ROUGE de Guillaume SIRE

1971 : le Cambodge est à feu et à sang. Saravouth a onze ans. Sa petite soeur Dara en a neuf. Leur mère enseigne la littérature au lycée français. Leur père travaille à la chambre d’agriculture. Dans Phnom Penh assiégée, le garçon s’est construit un pays imaginaire : le « Royaume Intérieur ». Mais un jour, la guerre frappe à sa porte. Les fondations du Royaume vacillent. Séparé de ses parents et de sa soeur, réfugié dans la forêt sur les rives du Tonlé Sap, Saravouth devra survivre dans un pays en plein chaos, animé par une volonté farouche de retrouver sa famille. Un roman d’une rare puissance, inspiré par une histoire vraie, un destin bouleversant.

 

Marie-Odile a aussi parlé de l’auteur Marie-Hélène LAFON qu’elle apprécie particulièrement.

Elle évoque cet auteur à travers certains de ses livres.

Marie-Hélène Lafon : « J’avais l’orgueil et j’avais la rage »

Que ce soit sur les terres du Cantal ou dans un supermarché parisien, décor de son nouveau livre, la romancière française peint des personnages isolés, splendidement humains face aux naufrages. Rencontre avant sa venue en Suisse

Les mots de Marie-Hélène Lafon sont travaillés. D’ailleurs, elle a une façon de prononcer le mot « travail » qui laisse échapper des bruits d’atelier, de rabot, de lime, de rinçage. Ses phrases en sortent poreuses, elles laissent passer ce qui fait le tremblé des vies. Dès qu’elle a commencé à écrire, en 1996, c’est sa terre du Cantal qui est venue sous la plume, ses gens, ses tournures. Les corps surtout, façonnés par un monde « qui n’en finit plus de disparaître », celui des paysans. Après dix romans (Le Soir du chien, Les Pays, Les Derniers Indiens, L’Annonce, Joseph) et des recueils de nouvelles (Liturgie, Histoires – Prix Goncourt de la nouvelle 2016) qui la plupart font se dresser des silhouettes dans l’humus et le silence, Marie-Hélène Lafon, cette rentrée, publie Nos Vies, où les sillons sont remplacés par les gondoles d’un supermarché à Paris.

Collines auvergnates

 

Mais le supermarché ou la ville ne changent rien à l’affaire : Marie-Hélène Lafon écrit depuis le dedans de l’expérience humaine. Les vies sonnées des collines auvergnates sont tout autant « nos » vies que celles qui circulent dans les paysages urbains. Les mondes agricoles qui s’évanouissent renvoient aux naufrages de toute existence. Si l’on s’attache aux péripéties, si l’on est pris dans les mailles narratives tressées par la romancière, la gratitude ressentie à la lecture provient de ce qu’elle parvient à dire de notre expérience commune.

Dans le café de la place Saint-Sulpice à Paris où elle nous a rejoint, le premier étage dégage un air de campagne des années 1950. Marie-Hélène Lafon est d’emblée dans l’intensité de l’échange. On ne peut s’empêcher de l’imaginer dans son rôle de professeur de français et de latin-grec, mission qu’elle chérit. Elle doit être de ces enseignants qui tirent vers le haut, d’un sérieux fervent. Et drôle quand on ne s’y attend pas.

Les seins de Gordana

 

La discussion s’enclenche sur Gordana, le personnage de caissière qui ouvre et parcourt Nos Vies. Gordana, cuirassée par des seins qui brouillent la vue tellement ils émeuvent et débordent. Une page et demie inoubliable, « organique », pour dire cette peau, cette masse qui stupéfie et bouleverse chaque client de la caisse 4. Parmi eux, Jeanne, jeune retraitée, sans enfants, qui fait ses courses. Elle observe et se raconte la vie des autres. Elle sera notre narratrice. Gordana, sa fatigue, sa rudesse rentrée, son accent l’occupent. Aucun dialogue ne se nouera entre les deux. Tandis qu’elle tisse à la jeune femme une enfance « à l’est de l’Est », un fils qui grandit au loin, elle imbrique au récit sa propre solitude, sa propre trame intime. Lire aussi : Un bruit de moteur dans la rentrée littéraire

Ce prénom de Jeanne revient souvent sous la plume de Marie-Hélène Lafon, tout comme ce rôle d’observatrice, légèrement à côté de la vie. Une position qui renvoie évidemment à l’image de l’écrivain, celui, ou celle, qui regarde.

Il n’y a aucune stratégie chez moi, cela se fait de manière assez instinctive et opaque

« J’écris toujours à partir d’un corps, humain ou animal, d’un corps de maison, de pays. De livre en livre, je tente de trouver la bonne place pour dire, qui ne soit pas une place qui jette en pâture ou qui juge, dissèque ou décortique. Je ne peux pas donner à voir de façon surplombante. Je dois être dedans, « corps dedans » comme disait le peintre Jacques Truphémus qui vient de nous quitter », explique-t-elle.

Maillage autobiographique

Si Jeanne vit au cœur de la ville, la famille est restée au pays. « Tous mes livres sont extrêmement biographiques. Mais le maillage autobiographique est très éclaté. Il y a quelque chose de moi en Jeanne, mais aussi en Gordana ou en l’homme sombre, l’autre client régulier de la caisse 4. Il n’y a aucune stratégie chez moi, cela se fait de manière assez instinctive et opaque ».

Marie-Hélène Lafon est née au début des années 1960, à Aurillac, et a grandi dans la ferme familiale, dans cette « petite Mongolie » du Cézallier, où les monts de 1500 mètres se déploient sur une steppe si ample qu’ils paraissent réduits à des collines. C’est par l’école que le goût des mots est apparu: « Le désir d’écrire s’est imposé très vite, mais la décision de le faire, elle, a pris beaucoup de temps. Je pensais que ce n’était pas pour moi. L’interdit était très fort. Je ne savais pas du tout comment on pouvait écrire ni même s’autoriser à le faire.»

La grande période des « Verts»

Souvenir de pensionnat de jeunes filles à Saint-Flour : Marie-Hélène Lafon a 13 ans. La soirée télé, c’est une fois par semaine. Le choix du programme dépend de la volonté du plus grand nombre. « C’était la grande période des Verts, l’équipe de Saint-Etienne. Inutile de vous dire que l’on ne regardait pas Apostrophes… Mais mes amies externes, qui rentraient chez elles le soir, regardaient Bernard Pivot, elles. Et elles me disaient : « Un jour, toi, tu passeras à Apostrophes ». Elle me percevait déjà comme l’instance qui raconterait ». Lire également : L’incompris de l’Elysée

Tout le temps des études de lettres, à Paris, se passe en compagnie des écrivains du passé. Or il existe des écrivains bien vivants, découvre-t-elle ensuite, et qui en plus écrivent sur son monde à elle : « Ils inventaient des langues à partir de ces pays récurés d’où je venais». C’est le déclic. Trois auteurs formeront ce qu’elle appelle son triangle des Bermudes : Richard Millet avec La Gloire des Pythre, Pierre Bergounioux et Pierre Michon. La découverte date de 1995. Marie-Hélène Lafon commence à écrire à l’automne 1996.

Situations extrêmes

L’agonie du monde rural dans laquelle elle a grandi, ces femmes, ces hommes perdus sur «la diagonale du vide » mais qui survivent, qui continuent, qui s’obstinent, elle va pouvoir les dire.

Dans les romans, comme dans ma vie, je suis bouleversée par la capacité de résistance des êtres humains

Elle qui est partie comme la plupart des filles de sa génération, pressées par des parents conscients du désert qui gagne. Et aussi parce que si un enfant veut reprendre la ferme, elle revient au fils. «Dans les romans, comme dans ma vie, je suis bouleversée par la capacité de résistance des êtres humains. Ils sont certes capables d’à peu près n’importe quoi. Et dans le même temps, ils sont capables de rester magnifiquement humains dans les situations les plus extrêmes. Les gens tiennent souvent. Ce n’est pas glamour, ce n’est pas romanesque, mais c’est un inépuisable sujet.» Lire aussi : La quête de l’absolu, selon Céline Zufferey

Surgit un nouvel interdit, majeur : on ne raconte pas les histoires de famille. « Cela m’a pris plusieurs livres pour apprendre à ne pas trop dire, à ne pas exposer les personnes devenues personnages. Je ne suis pas dans le « roman de soi ». Je ne veux pas non plus de guerres ouvertes avec des proches qui s’estimeraient trahis ».

Pas de honte sociale

Trahir, déserter, abandonner : autant de lignes à haute tension qui parcourent son œuvre et sa vie : « J’essaie d’en faire un principe dynamique plutôt qu’un vertige définitif et stérile. On est d’ailleurs toujours le traître de quelqu’un. J’ai le profil pour être enrôlée parmi les écrivains « transfuges sociaux », beaucoup plus pugnaces que moi, comme Edouard Louis ou Annie Ernaux. Or mon parcours a suivi d’autres chemins. Au jeu de l’oie, je ne me suis pas arrêtée sur la case « honte sociale ». Annie Ernaux, comme elle l’écrit magnifiquement, oui ».

Battus par les vents de l’oubli peut-être mais toujours ancrés, les parents paysans de Marie-Hélène Lafon ne sont pas des déracinés : « Mes parents sont des petits paysans éperdus de leur terre. Ils ont une position dérisoire, mais ils n’ont pas connu la douleur du départ. Sociologiquement, cela change beaucoup de choses. L’Auvergne est une île. Le Nord, la Normandie sont des régions traversées toujours, des régions de circulation, d’industrialisation ». Au pensionnat de Saint-Flour, les filles de notables regardaient de haut les enfants de paysans. « Leur mépris était phénoménal. J’avais l’orgueil et j’avais la rage. J’avais instinctivement compris une chose : toutes ces filles, il allait falloir leur faire mordre la poussière scolaire ».

Autre moteur à la fierté : la conscience aiguë de la beauté des choses, impavide et immémoriale. Dès l’enfance. « Petite, on se moquait un peu de moi. Je considère que ce rapport esthétique au monde a été une vraie grâce pour moi ». Qui continue de sourdre aujourd’hui, de livre en livre.

 

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16 décembre 2022 5 16 /12 /décembre /2022 16:09

Marie-Odile

TOUT LE BLEU DU CIEL de Mélissa DA COSTA

Un vrai coup de cœur, un livre que je n’ai pas lâché jusqu’à la fin… C’est l’histoire d’un jeune homme de 26 ans, Emile, à qui on vient d’annoncer qu’il est atteint d’un Alzheimer précoce et que son espérance de vie n’est que de deux ans. L’hôpital lui a programmé un protocole. Il le refuse et surtout il ne veut pas que ses parents aimants ainsi que sa sœur, son meilleur ami ne le voient dépérir. Il prend la décision de partir pour son dernier voyage sans le dire à quiconque. Il s’achète un camping-car. Il passe une annonce « Jeune homme de 26 ans, condamné à une espérance de vie de deux ans par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) pour partager avec moi ce dernier périple ». A son grand étonnement, il reçoit une réponse. Trois jours plus tard, il retrouve Joanne, une jeune femme coiffée d’un grand chapeau noir qui a pour seul bagage un sac à dos, et qui ne donne aucune explication sur sa présence. Ainsi commence un voyage dans les Pyrénées, stupéfiant de beauté. À chaque détour de ce périple naissent, à travers la rencontre avec les autres et la découverte de soi, la joie, la peur, l’amitié, l’amour qui peu à peu percent la carapace de douleurs d’Émile. Et surtout, il découvre peu à peu la douleur qu’a vécu cette Joanne.

 

RADIATIONS de Paul Mérault (qui est un Lapeyrousien et qui a obtenu le prix du Quai des Orfèvres en 2019 pour :  « Le Cercle des impunis »  )

Jacques Maurel, un expert parisien est mandaté pour inspecter la centrale de Fukushima. Durant son séjour, une succession d’assassinats frappe la capitale japonaise. Les victimes ? Des têtes pensantes de l’industrie nucléaire. Les coupables ? Des ennemis du tout atome – ils sont nombreux –, une secte dont les membres découpent le fugu avec dextérité, ou une jeune femme estimant que l’État japonais est l’unique responsable de la catastrophe ? L’enquête mène les policiers nippons jusqu'à Paris. Ils y retrouvent l’atomiste français bien proche – trop – d’une virtuose japonaise pas vraiment pronucléaire... Espionnage, écologie, assassinats, société secrète, police, amours contrariés, coups tordus...

 

Josiane 

Les mystères de Fleat House de Lucinda RILEY

Un policier gentiment écrit, facile à lire. Le roman se passe dans un prestigieux internat privé dans la campagne de Norfolk, le Fleat House, vieille bâtisse. Un élève y est retrouvé mort dans sa chambre, le directeur s’empresse de conclure à un tragique accident mais pour l’enquêtrice londonienne Jazz Hunter ,ce n’est pas son avis. Les mensonges, les différents mystères se multiplient, Jazz se retrouve plongée dans un monde de pouvoir, de dépendances émotionnelles mais Jazz arrivera à démêler cette affaire.

 

 Les orphelins de Varsovie de Kelly RIMMER

 J’ai beaucoup aimé ce livre, un peu dur à lire dû au récit. Depuis que son père, son frère ont été exécutés par les Allemands, pour avoir protégé des juifs, Emilia la seule rescapée elle sera obligée à 14 ans de vivre cachée sous une fausse identité. Elle vit dans un appartement non loin du mur qui la sépare du ghetto dont elle va découvrir la réalité des atroces conditions de vie. Elle va faire la connaissance de Roman qui vit dans ce ghetto et qu’il ne veut pas quitter en se joignant à la résistance.

 

Joëlle

 

 Les cerfs-volants        Romain GARY

En Normandie, en 1930 Ludo le narrateur a 10 ans, lorsqu’il entrevoit Lila Bronicka, enfant d’une famille aristocrate polonaise qui passe ses vacances avec ses parents.

Depuis la mort des siens, Ludo a pour tuteur son oncle Ambroise Fleury, dit le facteur timbré, parce qu’il fabrique de merveilleux cerfs-volants connus dans le monde entier.

 Le petit normand n’oubliera jamais Lila. Doué d’une mémoire exceptionnelle, fidèle aux valeurs de « l’enseignement public obligatoire »  il étudie pour être digne d’elle et souffre de jalousie à cause du bel allemand Hans von Schwede.

Il devient secrétaire du comte Bronicki, mais la famille de Lila rentre en Pologne.

Il les rejoint en juin 1939 juste avant l’explosion de la Seconde guerre mondiale qui l’oblige à rentrer en France. Alors la séparation commence pour les très jeunes amants.

Pour traverser les épreuves, défendre son pays et les valeurs humaines et pour retrouver son amour, Ludo sera toujours soutenu par l’image des grands cerfs-volants, leur symbole d’audace, de poésie et de liberté inscrit dans le ciel.

C’est le dernier roman de Romain Gary (paru début 1980) qui se suicidera quelques mois plus tard en décembre.

On retrouve tous les thèmes chers à Romain Gary, l’amour, la fraternité, le pouvoir en l’imagination, la liberté de penser, l’espoir en l’avenir.

 

Le livre de Neige   Olivier LIRON

L’auteur fait le portrait d’une femme (sa mère) qui va s’affirmer dans les temps difficiles du siècle dernier et qui va par amour pour la France apprendre la langue, s’intégrer, pour enfin décrocher sa place dans l’histoire de la République.

C’est d’abord le bac pour arriver à un poste d’enseignante, sa vocation première. Cette passion, elle essaie de la transmettre dans sa zone d’éducation prioritaire.

Nieves (neige en espagnol) est pourtant partie de loin. Ça commence en Espagne où les démons de la guerre civile ne sont pas encore assagis et où Franco traque sans pitié les soupçonnés de sympathies républicaines.  Il faut partir et Nieves, petite fille, va découvrir Paris mais aussi la douleur de l’exil et la tristesse de l’arrachement.

Olivier LIRON tourne les pages de la vie de Nieves, l’enfance dans les bidonvilles, le 1er HLM avec une salle de bain. Il décrit la volonté de Nieves de devenir une femme libre, fière, généreuse et joyeuse.

Un magnifique hommage à sa mère.

 

Jill

Roman d’un berger de Ernst Wiechert

1935 Quand ce monde dans son état pitoyable vous donne envie de fermer les portes, les oreilles, le téléphone, la télé etc etc, lisez ce roman ! Frank Bouysse a écrit la préface et dans son roman Grossir le Ciel j’ai trouvé des échos, dans l’environnement montagnard, rustique, pauvre en commodités d’une part et le point de vue sur la vie et des valeurs essentielles d’autre part. L’auteur Ernst Wiechert, fils d'un garde-forestier est né dans une maison forestière en Prusse orientale en 1887. Il passe ses premières années dans la nature, en pleine forêt et ce sont des scènes de cette pastoralité qui nous ramène à une époque où les valeurs humaines primaient dans les petites communautés. Deux villages coexistent près du seul pâturage en forêt, plus riches que les terres en plaine. Notre héros est un garçon de 12 ans, fils d’une veuve. Et je m’arrête là car le livre est court, 115 pages, et tout autre détail donné vous gâcherait le plaisir de le découvrir ! Ses livres dépassent le 4.40/5 chez Babelio.

Billy Summers de Stephen King

J’associais cet auteur plutôt avec l’univers fantastique, mais ici il est question d’un épisode de la vie d’un tueur à gages. Il se considère comme un gentil qui tue les méchants, chacun fera son opinion en lisant son histoire. Babelio 4.18 : « À la fois thriller, récit de guerre, road trip et déclaration d'amour à l'Amérique des petites villes, Billy Summers est l'un des romans les plus surprenants dans l'œuvre de Stephen King, qui y a mis tout son génie et son humanité. »

Expo ’58 de Jonathan Coe

C’est un livre assez ancien que j’ai voulu lire car c’est le 1er d’une trilogie et j’avais lu le 2ème : Le Cœur de l’Angleterre ; le 3ème vient de sortir, Le Royaume Désuni qui est donc très actuel ! Coe nous montre la vision de l’Angleterre des années 50 à nos jours. Dans Expo ’58, Bruxelles est la scène de l’Exposition Universelle. Les Belges en sont très fiers, les autres nations pensent à montrer leur influence géopolitique à travers leur technologie et leurs traditions. Le héros est quelqu’un de modeste, lambda, qui se trouve jeté dans l’arène avec des gens qui ont en l’habitude, et d’autres gens pas très francs du collier. Le style de Coe est connu, ici il est toujours aussi incisif.

 

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13 novembre 2022 7 13 /11 /novembre /2022 18:43

 

Cercle de lecture du 18 octobre 2022

 

Marie-Odile

L’île haute    Valentine Goby

Un enfant arrive en hiver dans une région de haute montagne. Parisien il découvre la neige pour la première fois.

"Je suis le fils de Sophie et de Joseph, je viens de Paris, je ne m'appelle pas Vincent mais Vadim et a priori, je suis une proie pour les Allemands". Sa nouvelle famille qu'il découvre, ce sont des braves montagnards qui savent qu'un potager, un élevage ou une clôture, ça s'appelle un défi.

Vincent comprend très vite qu'en montagne, tous les gestes sont utiles pour la survie. Il se lie d'amitié avec une petite fille qui s'appelle Moinette. Et comme tous les enfants de la montagne, elle ne joue jamais. Parce que coiffer les cheveux de sa poupée ou taper dans un ballon, ça ne sert à rien. Par contre, retourner des fromages, coudre, déblayer la neige, ça c'est utile.

Moinette, elle, n'envisage même pas que Vincent/Vadim ne s'appelle pas Vincent et de toute façon, personne ne pose de question. Et c'est ça que permet la montagne. C'est le secret, la cachette, une forme d'amnésie aussi.

Dans "L'île Haute", c'est exactement l'inverse : la montagne est maternante, nourricière, refuge.

Valentine Goby raconte la montagne qui protège de la mort. C'est magnifiquement écrit.

Ce qui est sûr, c'est que c'est la montagne, l'héroïne principale de ce roman aux sommets.

La cécité des rivières - Paule Constant

Éric Roman, a reçu le prix Nobel de médecine pour une recherche appelée «onchocercose», une maladie des pays chauds transmise par des parasites des cours d'eau qui provoquent des lésions cutanées puis la cécité.

Ce dernier effectue une tournée en Afrique et revient, un demi-siècle après, dans le pays où il a vécu, auprès de son père médecin-capitaine dans un hôpital de brousse.

Éric accepte de prêter de son prestige à une tournée présidentielle française en Afrique. Une équipe de l'hebdomadaire Grand Magazine l'accompagne pour saisir sur le vif, cinquante ans plus tard, son retour dans le pays de son enfance.

L'équipe abandonne la visite protocolaire et la voilà en route pour Petit-Baboua, un village aux confins du Cameroun et de la Centrafrique où se trouvait autrefois une léproserie et un hôpital de brousse dirigés par le père d'Éric, un médecin-capitaine, ancien des guerres coloniales.

C'est là que le futur prix Nobel a vécu de 12 ans à 15 ans, livré à son père brutal, méprisant et dépressif, sans l'affection de sa mère restée en France et sans livre car les cantines ont disparu pendant le voyage. Désespéré d'avoir perdu ses livres, il s'était mis en tête de les réécrire de mémoire.

Plus il s'approche de Petit-Baboua, plus il étouffe à l'idée de retrouver son enfance douloureuse laissée dans ce recoin du monde. Et quand enfin il pénètre dans sa maison de Petit-Baboua convertie en musée, son émotion est telle qu'il sent tout de suite qu'il ne pourra pas rester longtemps.

Éric découvre alors que son passé qu'il avait quitté comme une délivrance à 15 ans est planté en lui.

Le poste sanitaire de Petit-Baboua est une parcelle de lui-même qui a décidé de sa carrière scientifique.

On va où papa ?    Jean-Louis Fournier

Avoir un enfant handicapé doit être une épreuve terrible. En avoir deux, c’est l’ironie d’un destin qui se joue de nous.

Dans ce récit autobiographique, Jean-Louis Fournier s’adresse à ses enfants. Il leur explique tout de leur venue au monde, même s’il sait très bien qu’ils ne comprendront pas, qu’ils ne liront jamais ces mots. L’auteur utilise beaucoup l’humour, souvent noir d’ailleurs, pour parler de ses enfants et évoquer le regard des autres.

Comme je vous l’expliquais, je n’ai pas apprécié l’écriture de cet auteur qui m’a choqué dans certaines phrases.

Je n’ai pas ressenti d’amour… tout revient sur sa propre personne, à aucun moment il ne plaint leur mère qui d’ailleurs l’a quitté.

Autres critiques : « j’ai lu certaines chroniques qui blâmaient l’auteur de ne pas être « humain », de « reprocher à ses enfants de ne pas être normaux », et qui condamnaient ce livre qui « manque de sentiments ».

 

Jill

Philip Pullman est principalement connu pour ses livres Jeunesse, nos jeunes ados l’adorent, mais pas que.

Car dans l’Univers « A la croisée des mondes », on change de registre. Les 3 premiers tomes ont été édités en bande dessinées pour les enfants et le premier a fait l‘objet d’une adaptation au cinéma avec Nicole Kidman et Daniel Craig, qui n’a pas eu un énorme succès et j’ai ma petite idée là-dessus. Car c’est un peu comme Harry Potter, le premier tome introduit l’environnement et les personnages à l’âge d’enfant évoluent vers des idées plus complexes. La comparaison s’arrête là, ce n’est pas du tout un monde de sorciers, rassurez-vous ! Les préceptes de base ici sont que:

- Dans cette version du monde, tous les êtres humains ont ce qu’on appelle un « daemon ». Ce sont des êtres qui représentent la conscience de l’humain auquel ils sont « arrimés », un peu comme Jiminy Cricket de Pinocchio si vous voulez. Toujours des animaux, ils changent de forme tout au long de l’enfance pour adopter une forme définitive à l’âge adulte de l’humain. Ils sont donc complices et complémentaires à leur humain, et ne peuvent s’éloigner de lui car dans ce cas tous les deux subissent des douleurs atroces. Sauf quand …. Mais là je ne peux pas en dire plus !

- Deuxième particularité : la Poussière, P majuscule. C’est une idée assez abstraite tout au long des 6 tomes, mais qui reste le mystère provoquant les agissements de pseudo-gouvernements …. Et là je dois m’arrêter également, car c’est la raison pourquoi la série n’est pas vraiment destinée qu’aux enfants. Il y a une profondeur de réflexions sur notre civilisation et les gouvernements qui résonne en moi et me fait penser à des échos dans notre monde, d’hier et d’aujourd’hui.

J’ai l’impression de ne pas traduire fidèlement tout cet environnement. Mais Philip Pullman (qui a 75 ans, a été anobli et fait partie des grands de la littérature en Grande Bretagne, je le dis en passant), dit :

« Croyant passionnément à la démocratie de la lecture, je ne pense pas que ce soit la tâche de l'auteur d'un livre de dire au lecteur ce qu'il signifie. Le sens d'une histoire émerge dans la rencontre entre les mots sur la page et les pensées dans l'esprit du lecteur. Ainsi, lorsque les gens me demandent ce que je voulais dire par cette histoire, ou quel était le message que j'essayais de faire passer dans celle-ci, je dois expliquer que je ne vais pas l'expliquer. De toute façon, je ne suis pas dans le domaine du message ; je suis dans le domaine du "il était une fois".

 

Corinne

CE QU’IL FAUT DE NUIT /Laurent PETITMANGIN

C’est l’histoire d’un père qui élève seul ses deux fils. Les années passent, les enfants grandissent.

Ils choisissent ce qui a de l’importance à leurs yeux. Et pourtant ce ne sont encore que des gosses.

L’un des frères va continuer des études supérieures à Paris, tandis que l’autre va s’éloigner peu à peu des valeurs que le père a essayé de leur transmettre.

Partout la solitude et des vies modestes racontées avec délicatesse et sobriété.

Le père et le fils ne se comprennent plus mais continue de s’aimer jusqu’à ce que le drame arrive dans leurs vies à tous les trois.

C’est une histoire de famille, de convictions et de choix différents, une plongée dans le cœur de trois hommes.

 LES AMANDIERS FLEURISSAIENT ROUGE /Christian SIGNOL

L’histoire commence en Juillet 1936. Les troupes nationalistes de FRANCO entreprennent de conquérir le pays dirigé par les républicains : le drame de la guerre civile espagnole commence.

Soledad et Miguel se donnent l’un à l ‘autre avant que Miguel, enrôlé de force malgré ses opinions, parte combattre dans les rangs nationalistes.

Soledad va l’attendre mais la guerre va changer leurs destins.

Malgré une vie envahie par la peur, les chagrins et la pauvreté, elle va trouver un peu de réconfort auprès de Luis, un milicien républicain.

Mais devant la menace franquiste, elle devra fuir encore, traverser l’Espagne et partir toujours plus loin.

Josiane

Le guerrier de porcelaine    Mathias MALZIEU

 En juin 1944 le père de Mathias qui vient de perdre sa femme et veut retourner se battre va envoyer son fils Mathias, dit Mainou 9 ans, par-delà la ligne de démarcation en Lorraine caché dans une charrette de foin chez sa grand-mère qui a une ferme ainsi qu’une épicerie au nez des Allemands qui ont annexé une partie de ce territoire. Mathias va connaître cette famille et va écrire ce qu’il ressent en parlant à sa mère et de faire son deuil et de survivre. Ecriture simple, facile à lire et intéressant,

Les Rokesby a cause de Melle Bridgerton      Julia QUINN

 Le roman se passe dans l’Angleterre des années 1779 dans le Kent. Véritable garçon manqué Sybilla Bridgerton a grandi avec les enfants du domaine voisin. Elle arrive à un âge où elle doit se marier et bien entendu, elle va tomber amoureuse d’un des fils du domaine voisin. Un peu déçu de ce roman, beaucoup de longueur et certaines scènes répétitives.

 

 Siffle la nuit     Rebecca Netley

 Le roman se déroule dans les années 1860. Elspeth accepte un poste de gouvernante sur une île près d’Edimbourg pour s’occuper de Mary une fillette qui ne parle plus depuis la mort de son frère jumeau William, mort survenue quelques jours après la disparition de leur nounou. Elspeth réussit au fil des jours à construire une relation avec la petite Mary mais il se passe d’étranges phénomènes dans ce manoir, des fantômes, des poupées vaudou apparaissent dans des pièces abandonnées. La maison serait-elle hantée ? Rien d’autre dans ce roman à part des fantômes, ou le déplacement de petites poupées qui apparaissent.

 

 Agatha Raisin enquête au Galop    MC Beaton

Lorsqu’elle apprend le mariage de son ami Sir Charles avec une mystérieuse cavalière, le sang d’Agatha ne fait qu’un tour. La jeune mariée et Agatha vont se crêper le chignon et on va découvrir le cadavre de la jeune mariée quelques heures plus tard. Pour prouver son innocence, Agatha va se lancer dans une course contre la montre. Roman facile à lire et pas trop mal tourné.

 

Michèle

Le jeune homme,  Annie Ernaux
Quarante pages provocantes sur l’histoire d’amour entre une femme de 54 ans et un jeune homme de trente ans son cadet.
Toujours le même style, ascétique, méthodique, exigeant.
Annie Ernaux parle d’elle, encore et toujours, et ce dernier livre, dont on dit qu’il sera essentiel dans son œuvre, m’a ennuyée.
Comme d’autres avant lui.
Apparemment les jurés du Nobel apprécient beaucoup cette écrivaine engagée, et c’est bien, mais cela ne suffit pas pour l’obtention de ce prix prestigieux et international.



Le livre des sœurs,   Amélie Nothomb
 
Tristane, enfant surdouée, souffre de l’indifférence de ses parents, trop amoureux l’un de l’autre pour avoir du temps pour elle.
La naissance de sa petite sœur Laëtitia est une révélation. Son esseulement prend fin et l’amour entre les deux sœurs est fusionnel, et source de bonheur extatique pour l’une et l’autre.
Dans cette famille, la tante, personnage original, aimant, est débordée par ses propres enfants, trois garçons insupportables et une fille, très proche des deux sœurs.
J’ai bien aimé cet hymne à la fratrie et la complicité entre les sœurs et leur cousine.
Comme souvent, Amélie Nothomb dérape et bâcle la fin de son livre, mais on lui pardonne cette fois-ci.



La synagogue (une BD),   Johan Sfar

Le narrateur, qui est Sfar lui-même, n’est pas un fervent pratiquant et pour éviter de fréquenter la synagogue, il en devient un des vigiles. Car un juif ne peut pas prier en paix, des bombes ont explosé dans des synagogues.
«  La peur n’a jamais fait de bien aux juifs »
La figure du père de Sfar, avocat pied noir engagé, est bouleversante.
Cette bande dessinée est intelligente, drôle, importante, et rappelle ce que fut le Front National au temps où il ne faisait pas semblant d’être un parti comme les autres .
Lutter contre tous les extrémismes politiques est le message majeur de Johan Sfar.

 

Joëlle

L’enfant toscan   Rhys BOWEN

En 1944 Hugo Langlay survole la Toscane. Il est touché par un avion allemand. Son avion est en feu. Son équipier et son copilote sont morts. Il doit se parachuter dans la campagne occupée. Gravement blessé il trouve refuge dans un monastère en ruines. Une italienne Sofia viendra le soigner et l’aider mais il sera trahi.

En 1973, Joanna revient dans la campagne anglaise pour préparer les funérailles de son père. Un père froid et peu aimant. Un lord dépressif et peu avenant ayant eu des revers de fortune qui vient de décéder d’une crise cardiaque.

Parmi ses effets personnels elle trouve une lettre adressée à Sofia et retournée à l’expéditeur. Celle-ci contient une révélation bouleversante.

Se remettant d’un grave traumatisme Joana décide de partir en Italie afin d’éclaircir le passé de ce père qu’elle connait peu.

Qui est Sofia ? a-t-elle trahi Hugo ?

Joana se retrouve dans ce village de Toscane où elle court peut-être des dangers.

 

L’horizon pour elle a dénoué sa ceinture   Rebecca BENHAMOU

C’est un roman biographique de la vie de Channa Orloff.

Née en 1888 en Ukraine ; En 1905 elle part avec ses parents en Palestine où elle apprend la couture. En 1910, elle quitte la Palestine pour Paris où elle veut être libre et décide de sa vie et de son avenir d’artiste. Elle travaille chez Paquin, maison de haute-couture.

Le couple Paquin la pousse à se présenter au concours de l’ l’Ecole des Arts Décoratifs dans une section réservée aux femmes en 1911 pour apprendre la sculpture. On la suit dans le Paris des artistes du quartier Montparnasse au gré de ses rencontres avec Soutine à la villa Seurat, Modigliani à qui elle présente celle qui deviendra sa compagne Jeanne Hébuterne etc.

Elle fréquente également l’académie Marie Vassilief où elle rencontre de nombreux artistes dont Picasso, Foujita, Apollinaire.

On assiste à l’éclosion d’une artiste incroyable qui réalise des sculptures monumentales, de nombreux dessins de nus.

Elle rencontre Ary Justman, poète polonais. Elle expose aux côtés de Matisse, Rouault, Van Dongen.

Elle devient mère d’un petit garçon. Ary meurt en 1919 de la grippe espagnole.

Elle devient une portraitiste reconnue. Elle obtient la nationalité française et fait construire son atelier à la villa Seurat.

Son succès est grandissant. Elle échappera de justesse à la rafle du Vel d’Hiv et s’enfuit avec son fils à Grenoble puis en Suisse.

Elle revient à Paris en 1945 et trouve son atelier saccagé et pillé mais elle se remet au travail. Elle expose à travers le monde avec grand succès.

Elle expose aussi en Israël où elle meurt en 1968.

Cette femme sera une amoureuse passionnée, qui voulait vivre libre et discrète.

L’auteur précise bien que son personnage est un mélange de réalité, suite aux témoignages et enquêtes et d’extrapolation. Ce côté romancé et humain est très agréable à lire.

FIN

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25 septembre 2022 7 25 /09 /septembre /2022 10:11

 

CERCLE DE LECTURE DU 6 SEPTEMBRE 2022

 

Marie-Odile

« CHEF » de Gautier Battistella (journaliste gastronomique du guide Michelin pendant 15 ans)

Le chef Paul Renoir, 62 ans, vient d’être élu meilleur cuisinier du monde.

Son restaurant *** affiche complet neuf mois à l’avance ;

Un succès retentissant jusqu’à ce lundi, où l’on découvre son corps et le fusil avec lequel il a mis fin à ses jours. Que s’est-il passé ?

Chef, c’est aussi l’histoire de la cuisine française depuis la Seconde Guerre mondiale. Paul a tout appris de sa grand-mère, une amie d’Eugénie Brazier, l’emblématique « mère lyonnaise ». Les femmes ont inventé la gastronomie, avant que les hommes ne se l’approprient et ne la rendent célèbre. Aux côtés des Bocuse, Loiseau ou Ducasse, Paul Renoir accompagne la naissance de la Nouvelle Cuisine dans les années 1970, prémisses à la starisation actuelle des chefs.

A travers le destin de Paul se dessine toute l’histoire contemporaine de la cuisine française ;

Un monde violent qui exige qu’on lui sacrifie ce qu’on a de plus précieux et où la moindre erreur peut briser une carrière. Mais aussi, un monde de passion, de solidarité et d’excellence.

« Nos âmes la nuit » de Kent Haruf (préfacé par François Bunuel et film tourné en 2017, avec Jane Fonda et Robert Redford)

Dans la petite ville de Holt, Colorado, Addie, 75 ans, veuve depuis des décennies, fait une étrange proposition à son voisin, Louis, également veuf : voudrait-il bien passer de temps à autre la nuit avec elle, simplement pour parler, pour se tenir compagnie ? La solitude est parfois si dure…

Bravant les cancans, Louis se rend donc régulièrement chez Addie. Ainsi commence une très belle histoire d’amour, lente et paisible, faite de confidences chuchotées dans la nuit, de mots de réconfort et d’encouragement. Une nouvelle jeunesse apaisée, toute teintée du bonheur de vieillir ensemble.

Mais voilà, bientôt, les enfants d’Addie et de Louis s’en mêlent, par égoïsme et surtout par peur du qu’en-dira-t-on. Le fils d’Addie, ulcéré, somme sa mère de quitter ce vieil homme qui, il en est persuadé, en veut à son argent. Dans sa colère, il va jusqu’à la menacer de l’empêcher de voir son petit-fils. La fille de Louis, qui pourtant vit loin, ne supporte pas les coups de téléphone malveillants de ses anciennes copines d’école, qui salissent tout et lui font honte. Pris dans la violence et la rancœur de leurs enfants, Addie et Louis résistent mal.

Un petit bijou. On est saisi par une telle densité et autant de délicatesse. L'air de ne pas y toucher, Haruf parle comme personne de l'amour et des ratages qui jalonnent une existence. Des blessures qui ne guérissent jamais. Des actes dont on n'est pas toujours très fier. Difficile de ne pas terminer sa lecture pour le moins étranglée par l’émotion, sinon les yeux rougis de colère mais aussi de compassion pour Addie et Louis.

Une histoire simple, celle de l'amour qui nait entre un homme et une femme âgés. Un livre tendre, qui traite avec délicatesse de l'amour et de la sexualité à l’automne de la vie. L’amour en récompense

Un pied de nez à ceux qui jugent et cataloguent trop vite, dans une prude Amérique soucieuse de l'entretien de ses pelouses et du respect des rituels sociaux.

Belle quête de l’amour à l’âge où l’on croit à tort que c’est impossible.

Ces échanges nocturnes nous valent quelques beaux dialogues lorsque nos deux veufs racontent chacun leurs souvenirs, les hauts et les bas de leurs vies, leurs regrets et leurs envies, leur simple bonheur de partager tout cela.

« Isla Negra » Jean-Paul Delfino

Un vieil excentrique illuminé, JONAS occupe un étrange manoir au sommet d'une falaise dunaire, Isla Negra. Lorsque les pouvoirs publics tentent de l'expulser, la maison se transforme en camp retranché.

De drôles d’énergumènes prennent parti, pour ou contre le vieil hurluberlu.

Il y a Gaïa, la centenaire, qui tenait autrefois le plus grand bordel de la région.

Mérope qui, à force de chirurgie esthétique, ne reconnaît plus son reflet dans le miroir.

Un huissier qui se révèle poète. Un promoteur immobilier véreux.

Une équipe municipale âpre aux gains.

Et la foule des habitants, curieux, médisants, intrigants, souvent lâches. À mesure que la falaise de sable s’effrite, les masques tombent. Jonas, lui, ne lâche rien.

Et chaque matin, il braque sa longue-vue sur l’horizon maritime, car de là seuls peuvent encore surgir l’espoir, le rêve et l’amour.

Le titre, comme l’illustration, nous rappellent, bien sûr, la dernière demeure du grand poète chilien Pablo Neruda. Les premières pages détrompent le lecteur. Malgré l’absence de localisation précise, quelques indices le renvoient sur les rivages d’une mer Méditerranée jamais nommée. Isla Negra se lit avec délectation. Le style de Jean-Paul Delfino est alerte, et il sait ménager la pointe de suspense entre les divers épisodes.

On se prend d’amitié pour ce vieux manoir menacé, non seulement l’érosion d’une falaise, mais aussi par les agissements pervers d’un homme pour son occupant intransigeant, pour ce microcosme de « bras cassés » aux talents variés, échoués autour de Jonas. Et aussi pour ces deux femmes si différentes, dont la plus âgée connaît tant de secrets, et détient peut-être, la clé de la survie d’Isla Negra…

« La patience des traces » de Jeanne Benameur

Avec beaucoup de poésie, Jeanne Benameur décrit le lent périple d’un homme blessé, vers lui-même

Un psychanalyste, peu à peu lâché par les mots, quitte sa routine et l’île, où il exerce, pour le Japon dans l’idée de « désencombrer son cœur » et évacuer sa rage et ses fantômes. Il s’imprègne des paysages, observe la sagesse de ses hôtes, lit la poésie de Ritsos, les essais de Billeter et de Claudie Cachard – à qui Jeanne Benameur avait dédié « Il y a un fleuve ». La subtilité de l’auteure, ce sont les métaphores qui soutiennent toute la narration : l’art du kinstugi, qui sublime les cassures par des éclats d’or, la teinture des étoffes aux pigments d’Okinawa avec des pochoirs en pâte de riz, qui permettent de cacher pour mieux révéler ou encore le ballet majestueux des raies d’Ishigaki.

Simon cherche des « moments d’âmes ». Et les trouve.

 

Jill

Tout ce que tu vas vivre de Lorraine Fouchet 

Le cœur du père de Dom cesse de battre dans les bras d'une femme qui s'éclipse après avoir ouvert aux Secours. Orphelin à quinze ans, Dom tente de recoller les morceaux et se lance sur la piste de cette mystérieuse amoureuse.  
Mais un nouveau coup de tonnerre éclate lorsqu'il reçoit les condoléances d'un inconnu qui aurait rencontré ses parents en Argentine, juste avant la naissance de leur fille. Seulement voilà, Dom est fils unique ! Cette révélation fracassante en entraîne d'autres qui le conduisent à quitter son île de Groix pour aller doubler le cap Horn, au pays des glaciers bleus, à la recherche de la vérité.  
Porté par une écriture lumineuse et pleine de surprises, Tout ce que tu vas vivre est un condensé d'optimisme où l'espoir triomphe face aux aléas de la vie. Un roman d'une savoureuse tendresse. 

Je me méfiais de tout ce qui se dit ‘feel good’ car si le livre se concentre sur les sentiments, je m’ennuie. 

Ici ce qui m’a beaucoup plus en plus des sentiments d’un ado très bien imaginés, c’était le détail de la vie des bretons : leurs noms que j’ai adoré, la mise en lumière de leur semi-migration à Paris, et les descriptifs lors du périple que fait Dom en Argentine. 

 

Grossir le ciel de Frank Bouysse

Les Doges, un lieu-dit au fin fond des Cévennes. C'est là qu'habite Gus, un paysan entre deux âges solitaire et taiseux. Ses journées : les champs, les vaches, le bois, les réparations. Des travaux ardus, rythmés par les conditions météorologiques. La compagnie de son chien, Mars, comme seul réconfort. C'est aussi le quotidien d'Abel, voisin dont la ferme est éloignée de quelques mètres, devenu ami un peu par défaut, pour les bras et pour les verres. Un jour, l'abbé Pierre disparaît, et tout bascule : Abel change, des événements inhabituels se produisent, des visites inopportunes se répètent. Un suspense rural surprenant, riche et rare. Deux solitudes paysannes. Des secrets de famille comme une bombe à retardement. Les Cévennes, somptueuses et austères. On n'a pas fini d'en parler, le style Bouysse : charnel, racé. D'un rien, il fait un monde.  

Ici ce sont les personnages créés par Frank Bouysse qui nous mettent en situation et créent l’ambiance. Ils sont certes rustres et taiseux, mais il leur arrive les mêmes histoires qu’à tout le monde. Il faut le style de Bouysse pour les sublimer et là on ne repose le livre qu’à la fin.

 

Corinne

LA CARTE POSTALE de Anne BEREST.

Ce roman est à la fois un récit des origines et une enquête familiale.

« La carte postale est arrivée dans notre boite aux lettres au milieu des traditionnelles cartes de vœux.

Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme.

Sur cette carte il y avait l’opéra Garnier d’un côté, et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. 

Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale, en explorant toutes les hypothèses qui s’ouvraient à moi.

J’ai retracé le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et enfin leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre.

J’ai essayé de comprendre pourquoi ma grand -mère Myriam fut la seule qui échappa à la déportation et d’éclaircir les mystères qui entouraient ses deux mariages »

En cherchant à découvrir la provenance de cette carte, Anne BEREST reconstruit progressivement une histoire familiale passée sous silence, reconstituant d’une part l’histoire de ses aïeux, tout en s’interrogeant sur son identité.

 

Josiane

IL ETAIT UNE FOIS A QUEBEC   de Michel LANGLOIS

Deux époques sont décrites dans ce récit. L’auteur nous conduit dans le Québec des années 1888 à 1940 suite à des journaux retrouvés après leur mort de Hubert un sonneur de cloches et Ovila un journaliste et beau-frère. Il s’agit d’une chronique familiale et une chronique de la vie quotidienne à Québec régit par la religion.

 Les cendres de l’innocence de Lise BERGERON

 A la suite de la perte de sa femme Jérémie Goyette se résout à quitter son petit village près de Québec avec ses 2 filles pour s’installer à Montréal où vit sa sœur Noémie. Il apprendra par hasard que sa sœur travaille comme tenancière de maison close. Il y aura divers rebondissements qui aboutiront à une fin de famille.

Les couleurs du destin de Mireille PLUCHARD

Au XVIIIème siècle, dans les Cévennes, une famille pauvre travaillant pour des bourgeois, battue par son père va fuir cette famille, enceinte du fils du propriétaire ; Elle va rencontrer des personnes qui vont faire d’elle quelqu’un de bien et surtout riche et elle va retourner dans son village, roman riche en émotion

 Le lit d’Aliénor de Mireille CALMEL

Je ne suis pas arrivée à le lire..

L’Eclaireur de Serguei JIRNOV

Je l’ai lu avec passion, la vie de Jirnov de sa naissance à aujourd’hui, ses études au sein du KGB.

 

Michèle

Cupidon a des ailes de carton

Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une.

Ces deux titres de livres de Raphaëlle Giordano sont aussi décevants que les ouvrages qu’ils annoncent.

Faussement originaux, plats, parfaitement inintéressants.

 

Changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin

Quand elle était garde-barrière, Violette a perdu sa fille unique dans un incendie.

Elle devient garde du cimetière où ont été jetées les cendres de son enfant.

C’est un livre fascinant, nous entrons dans la vie des morts et des survivants, nous avançons avec Violette dans l’enquête qu’elle mène pour connaitre les vraies circonstances de la mort de sa fille.

Bien au-delà du polar psychologique, ce livre est haletant, c’est un de mes coups de cœur de l’été.

 

Les lendemains de Mélissa Da Costa

Le même jour Armande a perdu l’homme de sa vie et l’enfant qu’elle attendait. Abrutie de chagrin, elle se réfugie dans une maison isolée et ne voit personne pendant des mois, refusant même la lumière du jour.

La découverte des calendriers horticoles annotés par l’ancienne propriétaire de la maison lui donne l’idée de redonner vie au jardin.

Les visites de la fille de l’ancienne propriétaire, celle de jeunes dont s’occupait son mari, animateur de MJC, la présence discrète et obstinée d’un chat, et surtout le travail de la terre, la magie du contact avec la nature vont ramener Armande dans le monde des vivants.

C’est un livre bouleversant, subtil, extraordinairement attachant.

 

Joëlle

DESANCHANTEES   de Marie VAREILLE

 Fanny est journaliste chez Madame Magazine et a des projets d’articles car elle vise une promotion. Hélas sa rédactrice en chef l’envoie dans une ville du Nord en bord de mer où la disparition de Sarah Leroy il y a 20 ans avait fait les pages des journaux de l’époque.

Fanny connait bien ce village puisqu’elle y est née. Sa sœur cadette était l’amie de de Sarah.

Elle a choisi de vivre éloignée de sa famille mais ne peut pas refuser ce déplacement. Elle va revoir sa sœur qu’elle n’a pas vue depuis des années. Elle va devoir s’y rendre flanquée de sa belle-fille, Lilou, qui espère ainsi valider son stage de 3ème.

Fanny ne compte pas remuer le passé. Son article sera inspiré de ce qui a été publié sur cette étrange disparition.

Contre toute attente, Lilou s’empare du sujet et se lance dans des investigations approfondies. Fanny finit par vouloir elle aussi rechercher la vérité et cette quête les rapprochera.

Une adolescente de 14 ans disparait sans laisser de traces. Sa veste pleine de sang est retrouvée. Un homme est condamné mais que s’est-il réellement passé ? est-ce vraiment le coupable ? qui sont les « désenchantées » qui semblent être au cœur de cette affaire ?

Rien n’est vraiment tel qu’il y parait dans cette histoire.

Les thèmes traités sont sérieux : adolescence et relations entre les ados, amitié, viol surtout, vision de la femme dans la société et ce retour sur la musique des années 90.

L’auteur a même concocté une playlist musicale pour accompagner la lecture.

 

L’AMBITION DU BONHEUR : Katharina FUCHS

L’auteur nous fait découvrir deux femmes que l’on va suivre de leur enfance jusqu’à les voir devenir épouses et mères. Elles sont issues de milieux radicalement différents

Charlotte est  fille de propriétaire terrien. Elle vit près de Leipzig dans une famille aisée.

Anna, elle, est pauvre et va quitter la région des forêts de la Spree pour aller travailler à Berlin comme couturière.

Un récit qui nous plonge dans l’histoire de l’Allemagne dans le destin croisé de ces deux femmes fortes et courageuses qui vont vivre les mêmes choses, qui vont lutter pour vivre, pour aimer comme elles le veulent, pour travailler, pour sauver leurs familles.

Il est intéressant de vivre la guerre du côté des populations berlinoises qui ont eu également leur lot de privations et de malheurs. La pression psychologique sur la population favorisait l’endoctrinement. On ressent leur désespoir et leur impuissance alors qu’elles ne partagent pas les opinions politiques qui embrasent leur pays.

On est ému par tout ce qu’elles ont dû vivre, traverser. Par ces atrocités, la peur, les privations, l’enrôlement des jeunes, la domination nazie.

C’est le récit de la vie des deux grands-mères de l’auteur nées en 1899.

Leurs vies où se mêlent pauvreté, réussite, accomplissement de soi malgré les drames et les deuils les fait se rencontrer dans les ruines de Berlin, par le mariage de leurs enfants.

 

C’EST LA PLUIE QUI FAIT GRANDIR LES FLEURS : Marjorie LEVASSEUR

Histoire de vies bouleversées : Balthazar est célibataire. Il est pro-gamer et gagne (très bien) sa vie en jouant à des jeux vidéo et en participant à des tournois.

Il découvre qu’il a une fille cachée (Seréna) qui vient de perdre sa maman. Il n’avait aucune nouvelle de cette dernière depuis des années ni rien su de sa grossesse.

Il décide de s’occuper de cette enfant et on découvre au fil des pages les difficultés que doit affronter le jeune homme. D’abord apprivoiser Séréna qui doit faire face à un quotidien compliqué car elle est sourde mais aidée par une assistante de vie à laquelle elle est très attachée.

Le parcours administratif n'est pas simple non plus pour Balthazar avec ses absurdités, ses instants d’espoirs.

L’occasion pour l’auteur d’aborder le thème de la paternité. Ses ressentis et ses questionnements face à cette situation inédite.

Le handicap (ici la surdité) est également abordé avec l’acceptation des différences.

Les personnages sont bien construits et bien développés. On découvre leur parcours de vie au gré des pages.

L’histoire est très touchante et pleine de réalisme. L’auteur transmet par une écriture agréable une multitude d’émotions et instaure une ambiance à la fois poétique et réaliste à ce roman.

 

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28 juillet 2022 4 28 /07 /juillet /2022 14:14

Corinne

 

EDMONDE    Dominique de ST PERN

 Ce livre est la première partie d’une biographie romancée consacrée à Edmonde Charles Roux. Le deuxième tome vient d’être publié.

En 1938, Edmonde âgée de 18 ans, fille de l’ambassadeur François Charles-Roux vit en Italie avec sa famille et doit se marier avec le fils d’une grande famille d’aristocrates italiens.

Mais rien ne se passe comme elle l’avait imaginé.

Arrachée à l’amour de son fiancé qui sera tué sur le front albanais, arrachée à la France de Vichy par l’intelligence d’un père qui parvint à déjouer les pièges de la collaboration, et arrachée à la douceur du lien qui l’unit à sa sœur quand celle-ci choisira de rester en Italie et d’épouser un homme proche du régime de Mussolini.

 Pendant que la vieille Europe valse de réceptions en dîners mondains et que sa jeunesse dorée skie à Megève, l’Allemagne d’Hitler entre en guerre.

Pour Edmonde jeune fille brillante et pleine de vie, c’est le début d’une période noire qui forgera ses convictions et la changera à jamais.

Elle continue de skier à Megève mais renseigne aussi la résistance et cache des réfugiés dans les jardins des belles demeures de la famille.

Sous les bombes, dans les officines du pouvoir, dans les infirmeries militaires, Edmonde le soldat de la 5e DB n’a pas froid aux yeux.

En 1945, elle ne sera ni fiancée, ni duchesse mais de tous les mondes à la fois.

 Ce roman fresque raconte la métamorphose d’Emonde Charles Roux en femme libre.

Marie-Odile

D’autres vies que la mienne Emmanuel Carrère

À quelques mois d'intervalle, la vie m'a rendu témoin des deux événements qui me font le plus peur au monde : la mort d'un enfant pour ses parents, celle d'une jeune femme pour ses enfants et son mari. Quelqu'un m'a dit alors : tu es écrivain, pourquoi n'écris-tu pas notre histoire? C'était une commande, je l'ai acceptée. C'est ainsi que je me suis retrouvé à raconter l'amitié entre un homme et une femme, tous deux rescapés d'un cancer, tous deux boiteux et tous deux juges, qui s'occupaient d'affaires de surendettement au tribunal d'instance de Vienne (Isère). Il est question dans ce livre de vie et de mort, de maladie, d'extrême pauvreté, de justice et surtout d'amour. Tout y est vrai.

Grégoire et le vieux libraire Marc Roger

Marc Roger, l’auteur de ce livre, est un amoureux des mots, un lecteur public qui va de librairie en bibliothèque. Dans ce premier roman émouvant et drôle, il communique son enchantement pour la lecture, cet horizon infini qui nous relie les uns aux autres.

Grégoire et le vieux libraire, c’est la rencontre inattendue et merveilleuse entre un adolescent et un vieux libraire. L’un n’a jamais aimé lire, l’autre a pour seule richesse sa passion des livres. Ce trésor enfoui, Grégoire va peu à peu le découvrir en faisant, chaque jour, la lecture au vieil homme atteint de la maladie de Parkinson. Et tandis qu’à la musique des mots celui-ci renaît, Grégoire s’éveille à leur pouvoir mystérieux.

Dans cet hommage à la littérature et à l'amitié, on assiste émerveillé à la naissance d’un lecteur, à l’émancipation d’un jeune homme, et au bonheur retrouvé d’un passeur d’histoires.

Battements de cœur de Cécile Pivot

"Elle aime la ville, lui la nature. Elle aime la mer, lui la campagne. Elle lit beaucoup, lui peu. Elle est bordélique, lui est maniaque. Elle se couche tard, lui s’endort tôt. Elle goûte les bourgognes, lui les bordeaux. Ces dissemblances deviennent vite un jeu entre eux. Ils se séduisent, se défient, tentent de se convaincre qu’ils ne sont pas faits l’un pour l’autre, mais c’est perdu d’avance et ils le savent." Tout oppose Anna et Paul, hormis une même habitude des relations sans lendemain. Et pourtant, ces deux grands solitaires vont s’aimer. Passionnément. Un amour si dense, si parfait, qu’il suffirait d’un rien pour qu’il vole en éclats.

Anna et Paul se rencontrent, s’aiment, se quittent. En voilà une histoire ! Pourtant, on aurait tort de jouer les blasés tant pour son premier roman Cécile Pivot frappe juste. Anna, d’abord, est fascinante. Elle rencontre l’ami de sa vie très tôt (Matthieu ne lui fera jamais défaut), ensemble ils créent une maison d’édition. Pour elle, la littérature est un élément aussi indispensable que l’eau ou l’air, et ça nous la rend immensément sympathique. Maman de deux garçons, elle a la douleur de voir le cadet atteint de troubles autistiques. Ça ne le définit pourtant pas, et la vie se construit avec. Paul, c’est autre chose, plus simple, plus terrien, moins détaillé aussi, il faut le dire, dans le roman, moins consistant peut-être. Moins important ? En tout cas le récit de leur rencontre, leurs années d’amour intense, la constitution d’une famille recomposée, les écrivains, la vie quoi, tout sonne juste, nous happe. Et puis c’est le début de la fin, le grain de sable, le couple qui se déli(t)e… L’épilogue est de toute beauté et pour la sensation de fluidité éprouvée tout le long du roman, le grand plaisir de la plume précise et élégante, je recommande la découverte de l’univers de Cécile Pivot.

Né d’aucune femme de Franck Bouysse

L’auteur l’admet lui-même : « il est plus facile d’aborder les combats de femmes, la notion de l’identité…avec le recul et la pudeur que permet l’ancrage dans un autre temps. » Pour camper Rose, sa nouvelle héroïne, Franck Bouysse compose un roman qui aurait pu être écrit il y a un siècle, tant par le choix de ses personnages, celui de l’univers choisi, que par l’utilisation d’une langue que l’on associerait plus volontiers aux romanciers du début du 20e siècle, voire du 19e.

Gabriel, un jeune curé, est appelé dans un asile pour bénir le corps d’une défunte. Il s’y rend avec le jeune Charles, son bedeau et sait qu’il va trouver sous les plis de la tenue de la femme morte « les cahiers de Rose », comme le lui a annoncé l’infirmière venue le prévenir. Gabriel devient donc le porte-voix de l’histoire de Rose, une jeune fille vendue par Onésime, un père essayant de sortir les siens de la misère.

« Malgré les doutes, les traits du visage de la femme se détendirent petit à petit face à ce mari retrouvé sous son apparat de misère toujours de circonstance, mais qu’il portait de nouveau telle une digne parure au regard de la pesante richesse lestant son bras, qui l’avait fait un temps félon de l’âme d’une famille entière. »

Nul conte de fées dans ces pages sombres. Magnifier la nature, décrire avec la précision d’un orfèvre les chevaux, les corps, les paysages… équilibrent à peine les passages de souffrance, de détresse et de terreur. Rose est violée par le maître des lieux, sous le regard d’une mère abominable : « la vieille était toujours sur sa chaise, elle récitait des paroles que je ne comprenais pas. C’était de la douleur supplémentaire qu’elle reste là sans rien faire (…) je ne savais pas ce qui me faisait le plus souffrir entre la douleur, le dégoût et la honte. »

La jeune fille n’a nulle chance de s’échapper et ne peut compter sur personne pour espérer mettre fin à son calvaire. Sauf à essayer de tuer ses bourreaux.

Les chapitres portent le nom des protagonistes, de quelques-uns tout du moins, comme autant d’entrées dans cette fiction. Leurs voix offrent un peu de recul -nécessaire dans ce climat de violence-. A celle de Rose succède celle d’Edmond, le si peu courageux demi-frère du Maître des Forges, ou celle d’Onésime, rongé par le remords qui reviendra tenter de reprendre sa fille aînée, Elle, la mère de Rose. Et puis il y a la voix de l’Enfant « muet. Ce qu’il a cru rêver et qui surgit ce jour dans l’immobilité de son corps accroché à la bride, cette trace qui relie l’enfant à l’homme, lui à lui, fils né d’aucune femme, et non un autre. Tout ce qu’il devient. Tout ce qu’il est. »


 

Jill 

 

Les étoiles s’éteignent à l’aube

Un soir d’automne, dans une ferme isolée de Colombie britannique, le jeune Franklin Starlight, orphelin mature de 16 ans, prépare son cheval pour un voyage qu’il doit faire le lendemain. Red, son tuteur, lui précise qu’il va trouver son père naturel dans un triste état. Rongé par des années d’alcoolisme, Eldon se meurt. C’est d’ailleurs la raison de la visite de Frank : voir son père une dernière fois avant que sa cirrhose ne l’achève. Franklin n’attend pas grand-chose de cette visite : son père a toujours été insupportable, menteur, hâbleur… Il y va par devoir. Quand Frank arrive et s’annonce dans le patelin de son père, les locaux hallucinent que Eldon puisse avoir un fils. Frank trouve son père alité, dans les bras d’une pute. Eldon est à peine gêné par cette situation. Il se fait inviter au resto par son fiston. Et entre deux rasades de whisky – la seule chose que son organisme arrive encore à ingurgiter – il demande à son fils de l’accompagner pour un dernier voyage. Il veut que son fils l’emmène à 60km de là, sur une ligne de crête face à l’Est, là où on enterre les guerriers indiens. En échange, il lui promet de tout lui révéler sur sa mère naturelle. Frank réfléchit, tout en se souvenant de la première fois que cet homme lui annoncé qu’il était son père. Frank avait 8 ans et Eldon était ivre comme un cochon. Comme d’habitude…

 

S’ensuit un rude voyage à travers l’arrière-pays magnifique et sauvage de la Colombie britannique, mais aussi un saisissant périple à la rencontre du passé et des origines indiennes des deux hommes. Eldon raconte à Frank les moments sombres de sa vie aussi bien que les périodes de joie et d’espoir, et lui parle des sacrifices qu’il a concédés au nom de l’amour. Il fait ainsi découvrir à son fils un monde que le garçon n’avait jamais vu, une histoire qu’il n’avait jamais entendue.

 

Josiane

 

Ne pouvant être présente, Josiane nous a envoyé son avis sur un livre lu récemment :

«  j’ai lu le livre de JIRNOV « l’éclaireur » que j’ai trouvé très intéressant à part les noms des différents services écoles et autres . Il raconte sa vie de sa naissance en 1961 à maintenant. J’ai apprécié je le conseille.

Bonne soirée et bonne réunion »

 

 

Michèle

 

 Dîner à Montréal » de Philippe Besson Deux hommes qui se sont aimés il y a vingt ans se retrouvent à Montréal. Un dîner est convenu, au restaurant. Le premier, Antoine, écrivain, vient avec son compagnon, un jeune homme de vingt ans. Le deuxième, Paul, est avec la femme qu’il a épousée, qu’il a préférée à son ancien amant, par peur d’une aventure dangereuse, mais aussi par amour pour Isabelle, la femme de sa vie. Le récit de ce dîner est passionnant, les protagonistes sont intelligents, sincères, lucides, et Isabelle, à cette tablée d’homosexuels, se montre subtile, forte, éminemment attachante. L’écriture de Philippe Besson, faite d’allusions, de non-dits, de confidences crues et passionnées, est magnifique. Un grand «  Besson ».

" De là on voit la mer", de Philippe Besson. Ce sont les amours improbables entre une femme de 40 ans et un jeune homme de 20 ans. La femme, écrivaine, mariée, est forte de caractère, indépendante.. Le jeune homme est insolent, fougueux. Le mari et l'amant, fondamentalement différents, sont pareillement attachés à cette femme dominante et égoïste. Qui choisira-t-elle? Et surtout quel destin ?

" Noir " de Sylvain Tesson Sylvain Tesson dévoile son humour macabre à travers ses dessins de suicidés, au pistolet ou par pendaison. Mais quand il évoque son rapport à la mort, il livre un véritable hymne à la vie, comme d'autres grands auteurs avant lui. Arrière la mort, clame-t-il, je ne joue pas les bravaches avec toi. Je sais que tu veilles. Je pense à toi car j'aime vivre.

 " Homicide au bloc opératoire" de Pascal Neufville, écrivain Lapeyrousien. Ce polar se lit vite, sans ennui, les dialogues sont " enlevés ". L'intrigue n'est pas banale, même si les ficelles sont parfois un peu grosses. C'est un premier roman.

 

Joëlle

209 rue St Maur Paris Xe      Ruth Zylberman

Le livre retrace les vies passées et présentes des habitants d’un immeuble du Xe arrondissement de Paris de 1850 à nos jours.

Cet immeuble a été construit pendant le 19ème siècle et est composé de 4 bâtiments de 6 étages qui se font face autour d’une cour intérieure.

L’auteur se livre à une enquête sur les vies des habitants de l’immeuble et l’ordinaire du quotidien côtoie l’extraordinaire du fait divers et des violences de l’histoire.

Elle relate la vie des familles juives vivant dans ce quartier qui se trouvent emportées dans la tourmente terrible de ces années noires. Elle s’attache particulièrement à la vie des enfants qui voient tout ce qui se passe autour d’eux avec ces disparitions violentes, les rafles et ces enfances gâchées.

Puis la vie qui se réinstalle avec les souvenirs.

 

Un été à Nantucket      Elin Hilderbrand

Une famille de la bonne bourgeoisie du Massachusetts part passer l’été dans la résidence familiale sur l’ile de Nantucket.

Il y a la grand-mère propriétaire de la maison et matriarche à poigne (elle seule a droit à l’air conditionné les autres n’ont qu’à suer en silence). Elle accueille sa fille (dont le premier mari s’est suicidé après son retour de la guerre de Corée) et ses petits-enfants.

Nous sommes en 1969 il y a la guerre du Vietnam où le fils a été envoyé. La mère plonge dans l’alcool après le départ de son fils. Les filles : l’une est enceinte que son mari délaisse au prétexte de son travail, la seconde part travailler sur l’ile d’à côté, plus chic, elle milite pour la cause féministe et a défilé avec Martin Luther King ; la petite dernière est obligée de suivre la famille durant ces vacances où se mêlent les premiers pas sur la lune, le scandale de l’accident d’Edward Kennedy avec sa secrétaire qui meurt noyée, le festival de Woodstock…

Dans cette chronique familiale l’auteur évoque les sujets importants qui agitent cette société, la guerre évidemment et l’opposition qu’elle suscite, le racisme et le regard encore jeté sur les relations entre blancs et noirs, l’antisémitisme, la violence envers les femmes, les rapports entre époux et la domination du mari dans un mariage.

 

Le pays des autres     Leila Slimani

Mathilde, jeune alsacienne, tombe amoureuse à la fin de la guerre d’Amine Belhadj un Marocain combattant dans l’armée française.

Après la libération, le couple se marie et pat vivre à Meknès où Amine veut mettre en valeur son domaine constitué d’une terre rocailleuse et ingrate

Les illusions se heurtent vite à la réalité. L’intégration n’est pas facile Mathilde se sent méprisée par les colons pour avoir épousé un Marocain et rejetée par les Marocains pour ne pas être des leurs. Elle est isolée et souffre du manque d’argent malgré leur travail acharné.

Amine a beau aimer sa femme il se demande parfois pourquoi il a choisi une épouse si peu soumise. Les femmes vivent dans le pays des hommes et doivent lutter pour leur émancipation.

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28 juillet 2022 4 28 /07 /juillet /2022 14:08

Congés d'été :

Le Coin des Bouquins reste ouverte pour vous accueillir et vous fournir de quoi passer d'excellents moments de farniente sur la plage/sur la montagne,

SAUF pour les :

mercredi 13 juillet et samedi 16 juillet

mercredi 17 août et samedi 20 août

où nous aussi, on profite !

A bientôt, on vous laisse avec la lecture du dernier compte-rendu du Cercle de Lecture!

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9 avril 2022 6 09 /04 /avril /2022 12:14

Livres proposés par :

Marie-Odile

 L’homme qui m’aimait tout bas              

Eric Fottorino

Mon père adoptif s'est tué d'une balle dans la bouche en mars 2008. Il avait soixante-dix ans passés.

Toutes ces années, nous nous sommes aimés jusque dans nos différences.

Il m'a donné son nom, m'a transmis sa joie de vivre, ses histoires de soleil, beaucoup de sa force et aussi une longue nostalgie de sa Tunisie natale.

Il exerçait son métier de kinésithérapeute, il travaillait " à l'ancienne ", ne s'exprimait qu'avec les mains, au besoin par le regard.

Il était courageux, volontaire, mais secret : il préféra toujours le silence aux paroles, y compris à l'instant ultime où s'affirma sa liberté, sans explication.

" Ce sont les mots qu'ils n'ont pas dits qui font les morts si lourds dans leur cercueil ", écrivit un jour Montherlant.

 

La grand-mère de Jade

Frédérique Deghelt

« Les livres furent mes amants et avec eux j’ai trompé ton grand-père qui n’en a jamais rien su pendant toute notre vie commune. »

Quand Jade, une jeune femme moderne, « enlève » sa grand-mère pour lui éviter la maison de retraite et fait habiter à Paris celle qui n’a jamais quitté la campagne, beaucoup de choses en sont bouleversées.

À commencer par l’image que Jade avait de sa Mamoune, si bonne, si discrète…

Une histoire d’amour entre deux femmes, deux générations, au dénouement troublant…

 

La liste de nos envies

Grégoire Delacourt

Jeune fille, Jocelyne rêvait de mode et de prince charmant. Mais la vie est passée par là, et à 47 ans, la mercière d'Arras doit se contenter d'un mari indifférent et d'un blog sur la dentelle.

Quand un heureux concours de circonstances lui offre le gros lot du loto, Jocelyne réalise qu'elle a de quoi réaliser tous ses désirs.

Grisée par cette perspective, elle décide de prendre son temps avant d'en parler à ses proches et en attendant, fait la liste de tout ce qu'elle pourrait s'offrir, achats utiles ou folies inconsidérées ...

Elle se méfie de cet argent tombé du ciel, n'aurait-elle finalement pas plus à perdre qu'à gagner ?
Lorsqu’elle découvre qu'elle peut désormais s'offrir ce qu'elle veut, elle se pose la question ; n'y-a-t-il pas beaucoup plus à perdre ?

 

Et puis Paulette

Barbara Constantine

Ferdinand vit seul dans sa grande ferme vide. Et ça ne le rend pas franchement joyeux.
Un jour, après un violent orage, il passe chez sa voisine avec ses petits-fils et découvre que son toit est sur le point de s'effondrer.

A l'évidence, elle n'a nulle part où aller. Très naturellement, les Lulus (6 et 8 ans) lui suggèrent de l'inviter à la ferme. L'idée le fait sourire. Mais ce n'est pas si simple, certaines choses se font, d'autres pas...
Après une longue nuit de réflexion, il finit tout de même par aller la chercher.
De fil en aiguille, la ferme va se remplir, s'agiter, recommencer à fonctionner. Un ami d'enfance devenu veuf, deux très vieilles dames affolées, des étudiants un peu paumés, un amour naissant, des animaux. Et puis, Paulette...

 

 

Josiane

La louve Cathare de Mireille CALMEL

Pour moi, c’est un roman historique, qui se passe en 1226 quelques jours avant le couronnement de St Louis.

Griffonelle, petite voleuse de 16 ans assiste en pleine rue au meurtre sauvage de sa mère. Les soupçons se portent sur Amaury de Montfort, le fils de celui-ci a mené la croisade en Occitanie et brûlé des centaines de Cathares.

Pour échapper à cet homme et survivre, elle doit découvrir ce que sa mère a dissimulé.

J’ai apprécié cette histoire, qui nous mène dans l’historique et le romantisme, pour moi bien écrit.

La pension Caron de Marie Bernadette DUPUY

1937 romantisme, histoire de plusieurs familles, dont plusieurs vont se retrouver dans une pension de famille dirigée par une veuve et sa fille fiancée depuis 7 ans à Edmond, lequel est incapable de fonder une famille, la charge de ses vieux parents l’en empêche.

Un autre pensionnaire pose ses valises à la pension après avoir perdu l’emploi qu’il occupait à Ottawa,

Roman facile à lire.

Nymphéas noirs de Michel BUSSI

Policier, - du haut de son moulin une vieille dame veille, surveille le quotidien du village Giverny – village de Claude Monet car passé et présent se superposent. J’ai lu mieux.

Série Agatha Raisin de MC BEATON

Livres policiers, facile à lire, amusants.

 

Corinne

Luis LLACH – Les femmes de la Principal

L’histoire commence en 1893 dans un domaine viticole catalan menacé par le phylloxera. Maria a vingt ans et va devoir rester au domaine tandis que le patriarche va favoriser l’installation de ses frères à Barcelone.

Elle parviendra contre toute attente, avec intelligence et opiniâtreté à faire prospérer ce domaine. Comme le feront plus tard sa fille puis sa petite fille pendant plus d’un siècle.

Ce livre raconte aussi la réouverture d’une enquête policière liée au meurtre d’un ancien contremaître dans les années 1936.

Au fil des interrogatoires, les récits et souvenirs mettent en lumière les secrets et passions des habitants de la demeure.

Il s’agit d’un récit à la fois historique, policier et romanesque.

 

Muriel BARBERY – Une rose seule

Rose arrive au Japon pour la première fois. Son père qu’elle n’a jamais connu, est mort en laissant une lettre à son intention et elle entreprend ce voyage suite à l’appel d’un notaire.

Accueillie à Kyoto et guidée par Paul, l’assistant de son père qui était marchand d’art, elle est invitée à découvrir un itinéraire imaginé par le défunt, semé de temples et de jardins, d’émotions et de rencontres.

Elle va découvrir ce pays et son histoire à travers le voyage qu’il a prévu pour elle.

Chaque chapitre débute avec un conte oriental qui guide le parcours de Rose dans cet univers minéral et fleuri.

C’est un roman contemplatif qui parle du deuil et de la transmission, de la quête d’amour et d’identité.

 

 

Michèle

 

Les deux messieurs de Bruxelles, nouvelles, comme toujours très réussies, d’Éric Emmanuel Schmitt.
La plus émouvante est l’éponyme de l’ouvrage. Ces deux messieurs sont éminemment attachants, tout comme les personnages annexes.
J’ai aimé « Le chien » toujours le même, choisi dans un chenil après la mort du précédent, et qui, pendant quarante ans, est l’unique compagnon d’un médecin rescapé des camps nazis. Bouleversant.
Toutes les nouvelles sont intéressantes et ont souvent une fin originale.
À recommander.


Florida     Olivier Bourdeaut.
L’histoire dramatique d’une mini-miss en Floride. Pas assez belle pour gagner les concours et trop intelligente pour ne pas être lucide sur les manipulations que lui fait subir sa mère et le tempérament velléitaire de son père.
Elle quitte le foyer familial, submergée par la haine envers ses parents qui la fait se détruire en même temps qu’elle veut les désespérer.
Roman a priori intéressant, desservi par un style lourd et académique, au point d’être parfois indigeste.


 

Orgueil et préjugés, de Jane Austen.


Je l’ai relu cette année. Pour la troisième fois au moins.
Tout le monde connaît Elizabeth Bennett et Fitzwillam Darcy. La série réalisée par la BBC est très réussie.
 Austen est la romancière anglaise que je relis régulièrement. Elle n’a écrit que 6 romans, quel dommage.
Il faut les lire tous, ainsi qu’une délicieuse correspondance entre la détestable Lady Suzan et diverses personnes. Une pépite.


 

Joëlle

 

Les fleurs de l’ombre    Tatiana de ROSNAY

A Paris, dans un futur proche, Clarissa romancière quitte son mari. Admise dans une résidence d’artistes fondée dans le cadre d’un projet immobilier du nom de Casa, elle s’installe dans un quartier rénové suite à un terrible attentat. Elle éprouve rapidement un malaise diffus et se sent épiée par l’assistant virtuel de son appartement.

 

L’espionne de Tanger   Maria DUENA

Sira, jeune couturière madrilène de 20 ans va fuir la guerre civile en Espagne avec un jeune homme qui va d’abord l’entrainer à Tanger, alors protectorat espagnol, pour faire des affaires qui vont s’avérer louches.

Restée seule, elle quittera Tanger pour Tétouan où elle ouvrira un atelier de couture

 

No et moi      Delphine de VIGAN

Lou a 13 ans un QI de 160 et des questions plein la tête. Elle rencontre à la gare d’Austerlitz No, une jeune fille SDF à peine plus âgée qu’elle. Elle décide alors de sauver No, de lui donner un toit et une famille et se lance dans une expérience de grande envergure menée contre le destin.

 

Les impatientes   Djaili Amadou AMAL

Un livre traitant du mariage forcé, du viol conjugal et de la polygamie à travers les différents points de vue de femme trois femmes tentent chacune à leur manière de s’opposer au sort malheureux que leur sexe leur destine.

Prochaine réunion le : mardi 26 avril à 14h30 au Coin des Bouquins.

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