Cercle de lecture du 7 novembre 2023

CERCLE DE LECTURE DU 7 NOVEMBRE 2023

Marie-Odile

L’enragé de Sorj CHALANDON

Dans la nuit du 27 août 1934, 56 gamins se révoltent et s’échappent de la colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Île-en-Mer. La chasse aux enfants est ouverte moyennant une récompense de 20 francs. Tous sont capturés ? Non : un évadé manque à l’appel.

L'auteur plante le décor avec ce personnage, lui-même ayant été maltraité dans son enfance.

Dans ce roman d'une noirceur extrême, il y a l'enragé Jules Bonneau, alias la teigne.

Jules est abandonné par sa mère à 6 ans, son père absent, des grands parents à l'âme peu charitable, ne veulent pas le prendre en charge. A 13 ans, il se retrouve enfermé, prisonnier dans ce bagne pour jeunes enfants et adolescents. Un centre où il va vivre un véritable cauchemar sans possibilité de s’enfuir.

Les enfants et les adolescents vivent l’impensable, l'insoutenable, l'inimaginable. Ils subissent des sévices extrêmes, ils sont violés, frappés, rabaissés au quotidien. 55 enfants décident de s'échapper, se libérer de cet enfer. Jules arrivera à rester introuvable. Un marin le prend sur son bateau et l’héberge chez lui avec sa femme qui s’attache à lui. Il vit avec ses démons, il est toujours sur le qui-vive, lui qui n'a connu que la violence, il a beaucoup de mal à donner et à faire confiance.

Et vous passerez comme des vents fous de Clara ARNAUD

Gaspard, un berger pyrénéen, s’apprête à remonter en estive avec ses brebis, hanté par l’accident tragique survenu la saison précédente. Dans le même temps, Alma, une jeune éthologue, rejoint le Centre national pour la biodiversité, avec le projet d’étudier le comportement des ours et d’élaborer des réponses adaptées à la prédation. Sur les hauteurs, ils se croisent de loin en loin, totalement dévoués à leurs missions respectives. Mais bientôt les attaques d’une ourse les confrontent à leurs failles. Les audaces de la bête ravivent les peurs archaïques, révélant la crise du pastoralisme et cristallisant des visions irréconciliables de la montagne : elle devient l’ennemie à abattre. En parallèle, l’auteure conte l’histoire de Jules, né dans les Pyrénées en 1867 qui veut devenir montreur d'ours et faire carrière aux Amériques parti faire fortune à New York avec son animal, jeune ourson qu’il est allé capturer tout bébé. Ce livre décrit la majesté de la montagne, de la vie sauvage, âpre et rude, du monde pastoral, de la problématique de la cohabitation homme/ours, des débats suscités par la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées, du conflit des générations.

L’épaisseur d’un cheveu de Claire BEREST

C’est l’histoire d’un féminicide.

Étienne et Vive forment depuis dix ans, un couple solide et amoureux. Étienne est correcteur dans une maison d'édition, tandis que Vive travaille dans le monde de l'art. Leur vie est rythmée par des vernissages et des concerts de musique classique qu’Etienne inflige chaque mois à son épouse.

Vive a reçu une invitation à un vernissage et a entrainé son mari de force. Elle y retrouve un très vieil ami et à partir de ce moment, la jalousie d’Etienne ne va pas s’arrêter.

Dès le début, on sait qu’Étienne a tué sa femme. Le livre décrit les trois derniers jours de ce drame et c'est uniquement le point de vue d'Étienne qui est mis en avant, et jamais celui de Vive. Que lui arrive-t-il ? Personne n'a grâce à ses yeux. Pendant, trois jours, on assiste à la descente dans la folie d'Étienne où ce drame va se dérouler.

Un abri de fortune d’Agnès LEDIG

En deux années, les voisins de Jean, installé en lisière de forêt, ont transformé une bâtisse vosgienne à l'abandon en refuge. Du haut de son banc et de son grand âge, il vient chaque jour guetter les changements. Les trois premiers locataires sont aussi cabossés que moi. Un homme qui se remet d'un geste irréparable, une gamine fragile comme un moineau et une femme camouflant la misère sous sa légèreté. Je savais qu'au contact des arbres, des bêtes et du jardin, ils allaient oublier leurs peines et s'offrir un nouveau destin. Quand ils ont découvert dans les taillis des ossements, ils se sont mis à remuer le passé.

Toujours beaucoup d’humanité dans les livres de Agnès Ledig.

Françoise

Lettre d’une inconnue de Stefan ZWEIG

Une jeune femme dans une situation tragique écrit à l'homme qu'elle a aimé passionnément depuis l'enfance. De leurs trois nuits d'amour est né un enfant qu'elle a élevé seule. Elle cherche à renouer le fil de leur relation. Puis l'enfant meurt de la grippe et l'inconnue sait qu'elle ne pourra y survivre. Elle adresse donc une lettre à son amant pour lui révéler, comment sans qu’il n'en ait jamais rien su, elle a consacré sa vie à son amour pour lui.

Très belle œuvre qui traite de la profondeur et de l’authenticité des sentiments nés à l'adolescence qui confinent à l'adoration, mais aussi de la constance avec laquelle cette jeune fille devenue une belle jeune femme va continuer à les cultiver.

Frères – Alexandre JARDIN

Le 11 octobre 92, Emmanuel, le demi-frère de l’auteur se suicide. Trente ans après, ce dernier se confronte à son fantôme et à sa culpabilité de survivant. Emmanuel le plus inclassable et dérangeant des « Jardin », aussi étourdissant de charme que capable du pire, a laissé derrière lui un sentiment d’amertume et de honte. Un secret dont Alexandre son cadet est le seul détenteur !

Dans ce récit à vif, Alexandre évoque pour la première fois ce deuil qui ravive le passé et déchire le présent avec pudeur ; il revisite la légende d’une famille, dans laquelle entre parents et enfants, les rôles sont inversés. La dualité d'un garçon qui finira par céder à la mort et élève à ce frère une sépulture de papier.

Pars avec lui de Agnès LEDIG.

Roméo et Juliette, lui, pompier, elle infirmière. Deux êtres cabossés par la vie vont se tendre la main et apprendre envers et contre tout qu’être heureux, ce n'est pas regarder d'où l'on vient, mais où l'on va. Agnès Ledig met des mots justes sur les maux.

C'est magnifique !

De tes nouvelles de Agnès LEDIG.

Anna Nina sept ans, pétillante et légère, est une petite fille en forme de trait d'union entre Eric, son père, qui est veuf et Valentine qui les a accueillis quelques mois plus tôt, un soir d'orage. De retour auprès de Valentine, après que les peurs et les peines de chacun ont été en partie apprivoisées, une famille se construit jour après jour au rythme des saisons.

Cinq bonnes raisons de lire ce livre parce qu'on y parle d'amour, d'énergie, de sensibilité, de liberté et de bienveillance.

Joseph KESSEL :

Suite à un podcast sur Radio France sur Joseph Kessel, j'ai relu « le lion », « l'équipage » et « les cavaliers ». Une vie hors du commun, absolument passionnante à écouter : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-gt-joseph-kessel-sans-frontiere.

Jill

L’intérêt de l’enfant : Ian Mc EWAN

J’aime beaucoup cet auteur britannique, très connu car il a écrit une vingtaine de livres dont celle-ci qui a été transposé au cinéma en un film intitulé My Lady, en 2017.

D’abord, ce qu’en dit Wiki : « Insolite et insolente, provocatrice, hautement originale, l’œuvre de Ian McEwan surprend par ses tours de force de concision et d’humour. L’auteur joue avec les énigmes qui sont l’essence de la narration. Tous ses romans affichent une parenté lointaine, sous forme de simulacre, avec l’énigme policière. »

Je rajouterais qu’il varie bien ses sujets de roman : Le Cafard traite de l’économie en Grande Bretagne, Une machine comme moi de l’avenir des robots domestiques, ou encore Opération Sweet Tooth qui parle d’espionnage pendant la Second Guerre mondiale…

L’intérêt de l’enfant présente deux personnages principaux : À l'âge de cinquante-neuf ans, Fiona Maye est une brillante magistrate à la Haute Cour de Londres où elle exerce en tant que spécialiste du droit de la famille. Passionnée, parfois même hantée par son travail, elle en délaisse sa vie personnelle et son mari Jack. Surtout depuis cette nouvelle affaire : Adam Henry, un adolescent de dix-sept ans atteint de leucémie, risque la mort et les croyances religieuses de sa famille interdisent la transfusion sanguine qui pourrait le sauver. Dans ce court roman, Ian McEwan allie avec justesse la froideur de la justice à la poésie et à la musicalité qui imprègnent la vie des personnages. Dans un style limpide, il construit une de ces ambiances oppressantes dont il a la clé et fait preuve d'une complexité thématique impressionnante. À la lecture, les certitudes se dérobent : où s'arrête et où commence l'intérêt de l'enfant ?

Les armes de la lumière : Ken FOLLET

Ken Follett, étant né à Cardiff, est un auteur que j’aime beaucoup, forcément ! Et il a vendu des millions de livres très justement. Le dernier dont je vous ai parlé était Pour rien au monde où il a été question de partir en 3ème Guerre mondiale.

Ici il nous livre la cinquième tome d’une histoire commencée avec les Piliers de la Terre, figurant des bâtisseurs de cathédrales au 12ème siècle, suivi de Un monde sans fin qui se situe au 14ème, Une colonne de Feu au 16ème puis Crépuscule et Lumière nous ramène en arrière avec des invasions Vikings en l’an 995 ..

Et maintenant la cinquième et dernière, Les armes de la lumière. À la fin du XVIIIe siècle, un gouvernement tyrannique est résolu à faire de l'Angleterre un empire commercial puissant. En France, c'est le début de l'ascension au pouvoir de Napoléon Bonaparte. Les dissensions sont nombreuses et les pays voisins de la France en alerte maximale. Il y a de la révolution dans l'air... Et elle est aussi industrielle. Sans précédent, elle bouleverse la vie des ouvriers des prospères manufactures de textile de Kingsbridge. La mécanisation galopante et l'invention de nouvelles machines à tisser engendrent l'obsolescence de plusieurs métiers et brisent des familles entières. Tandis qu'un conflit international devient inéluctable, un petit groupe d'habitants de Kingsbridge – dont Sal, fileuse, Spade, tisserand, et Kit, le fils volontaire et ingénieux de Sal – va incarner la lutte d'une génération pour un avenir libre de toute oppression.

Pour celles qui comme moi n’ont pas trop retenu les leçons d’histoire, Ken Follett est l’auteur idéal. Ses personnages sont très réels, les aléas de leurs existences également. Il met en exergue les conditions de vie d’époque et on s’y imagine facilement. Et il y toujours des relations amoureuses, des méchants et les bons, mais c’est très loin du style Harlequin, je vous promets !

Ravage – Ian MANOOK

Ian Manook est le pseudonyme de Patrick Manoukian, journaliste et auteur d’origine arménienne. C’est un livre que j’ai lu à haute voix, et qui se passe en 1931 dans le Grand Nord canadien, par moins quarante ! D’après des faits réels….

Red Arctic, hiver 1931. Une meute d'une trentaine d'hommes armés, équipés de traîneaux, d'une centaine de chiens et d'un avion de reconnaissance pourchasse un homme. Un seul. Tout seul. C'est la plus grande traque jamais organisée dans le Grand Nord canadien. Pendant six semaines, à travers blizzards et tempêtes, ces hommes assoiffés de vengeance se lancent sur la piste d'un fugitif qui les fascine. Cette course-poursuite va mettre certains d'eux face à leur propre destin. Car tout prédateur devient un jour la proie de quelqu'un d'autre...

Et si le style de Manook vous plait, ses livres figurant l’inspecteur Yeruldelgger en Mongolie, avec des enquêtes dans un pays autrefois magnifique et maintenant défiguré par les mines à ciel ouvert, vous fascineront également. Ou sinon, le tout récent Le Chant d'Haïganouch vous fera découvrir l’histoire de centaines d’Arméniens qui ont quitté la France en 1947 pour, ils pensent, s’installer en un territoire à eux, en Russie ….

Après l’explosion de la mine ou son père et ses frères ont laissé leur vie, Marie décide de partir chercher un emploi sur Lille dans le tissage. Elle va rencontrer un vieil homme papé qui va l’héberger et l’encourager. Elle va trouver du travail dans la filature jusqu’au jour ou refusant les avances d’un contremaître, elle quittera l’usine. On lui proposera un poste de gouvernante chez un riche industriel du textile qui va ouvrir une usine de dentelle industrielle…

Le début du livre, j’ai cru lire du Zola dans Germinal, mais sur la fin c’était plutôt du Harlequin. Plaisant à lire sans plus.

Josiane

Des dentelles de charbon de Michel LACOMBE

Après l’explosion de la mine ou son père et ses frères ont laissé leur vie, Marie décide de partir chercher un emploi sur Lille dans le tissage. Elle va rencontrer un vieil homme papé qui va l’héberger et l’encourager. Elle va trouver du travail dans la filature jusqu’au jour ou refusant les avances d’un contremaître, elle quittera l’usine. On lui proposera un poste de gouvernante chez un riche industriel du textile qui va ouvrir une usine de dentelle industrielle…

Le début du livre, j’ai cru lire du Zola dans Germinal, mais sur la fin c’était plutôt du harlequin. Plaisant à lire sans plus.

Marie- Laure doit se soumettre à son destin et épouser un ex-soldat. Mais une relation avec un iroquois va changer sa vie.

Les filles du nouveau monde de Suzanne DESROCHERS

Laure Beauséjour grandit dans un dortoir de la Salpétrière à Paris au milieu des prostituées, des malades, des folles et mendiantes. Elle rêve de devenir couturière et d’épouser un membre de la noblesse parisienne, mais elle est envoyée en Nouvelle France comme fille du Roy afin d’épouser et de faire des enfants.

 Arrivée à Ville-Marie, Laure doit se soumettre à son destin et épouser un ex-soldat. Mais une relation avec un iroquois va changer sa vie.

Les couleurs de l’oubli de Christian LABORIE

Aigues Mortes 1910, Florian Nozière jeune député épouse Emma Lacombe veuve de 24 ans et propriétaire des Salins du Sud. Rien ne semble se mettre en travers de leur réussite, pas même le naufrage du Titanic dont le jeune couple en réchappe et surmonte la disparition de la sœur jumelle d’Emma lors de la catastrophe.

Quelques années plus tard, l’arrivée d’un jeune italien aux Salins du Sud Vicenzo qui fuit le fascisme va réveiller d’insoupçonnables secrets…

Terre de liberté de Anna JACOBS

Pourquoi ne pas partir à l’autre bout du monde et repartir de zéro. Habitant chez ses parents depuis qu’elle est veuve avec un enfant, Norah va se retrouver bientôt sans logement au décès de son père qui était locataire. Andrew lui est veuf avec 2 enfants et habite chez une cousine. Pourquoi ne pas partir en Australie mais pour cela il doit être en couple. Norah et Andrew vont s’unir et partir en Australie pour se construire une nouvelle vie. Le gouvernement anglais leur offre un terrain, une ferme…

Michèle

Le meilleur est à venir de Françoise BOURDIN

Roman dont Joëlle a parlé le mois dernier, sans en faire de commentaire personnel.

Je l'ai trouvé banal, assez plaisant cependant. Mais ce n'est pas du meilleur Bourdin.
 

 Rendez-vous avec le crime de Julia CHAPMAN

Sympathique aventure de Samson et Delilah, mais cette Delilah ne trahira pas son Samson car elle a trop besoin de lui...et il n'a pas les cheveux longs!!! Bon polar, terni par le fait qu'à mi-lecture j’avais deviné qui était l'assassin, et j'ai été très déçue d'avoir eu raison.

 Une histoire française de Alain JUPPE
Alain Juppé, soutien de Sarkozy en 2007, candidat malheureux à la primaire de 2016, ne sera jamais Président de la République, mais il en aura occupé toutes les autres fonctions. Maire de Bordeaux pendant vingt ans, il fut passionné, visionnaire, et fit de " la belle endormie " une
magnifique cité, l'une des plus attractives de France.

J'ai lu avec grand plaisir les engagements, les succès, les échecs, les blessures et les convictions ce cet amoureux des Landes, de la France, de sa famille et de son épouse Véronique.

My absolute darling de Gabriel TALLENT

J’ai une histoire particulière avec ce livre.
Après en avoir lu 34 pages, je suis allée à la bibliothèque pour le donner. Jill était là, ainsi que Laurence.
« Ce livre est trop glauque, ça n’est pas pour moi, proposez le mais prévenez vos lecteurs, etc… »
Quelques jours plus tard, je l’ai racheté et lu d’une traite, très vite, abasourdie par la dichotomie entre les descriptions presque précieuses d’une nature magnifique du Pacifique sauvage au nord de la Californie, et certains dialogues d’une rare vulgarité.

Julia, surnommée Turtle ou Croquette, adolescente incroyable, écrase le roman que je partagerais en trois grands épisodes :

- Turtle sous l’emprise de son père, qui la prépare au chaos qui attend la planète en lui apprenant le maniement des armes, qui voue à sa fille un amour absolu, violent, abusif.
Elle accepte cette vie au nom de l’amour qu’elle lui porte aussi et parce qu’elle n’a pas d’autres repères. L’auteur nous épargne tout passage scabreux.

- D’autres personnages entrent en scène, Anna, son professeur, son grand-père, une amie de sa mère décédée, et deux adolescents, Jacob et Brett.
Jacob surtout, dont la fantaisie, la culture, la vision du monde la fascinent.

- L’arrivée dans la maison de Cayenne, une petite fille de 8 ans. Turtle comprend qu’elle a besoin d’elle pour ne pas subir le même sort, dont elle a réalisé l’anormalité, le sordide.

Il faut lire ce chez d’œuvre, que Gabriel Tallent a mis huit ans à écrire.
Je l’ai relu cet été, lentement, parce que le style est flamboyant, l’évolution de Turtle passionnante, et la fin, apocalyptique, pleine d’espoir pour son avenir dans un monde normal. Avec Jacob.

Joëlle

A Dieu vat   de Jean-Michel GUENASSIA

Irène rencontre Georges dans une guinguette dans les années 20. Elle le trouve beau car il ressemble à Rudolf Valentino. Ils se marient. De ce couple bancal naitront 4 filles.

Irène s’est liée d’affection avec une jeune femme qui l’aide en lui trouvant du travail dans la couture. Elles se retrouvent enceintes en même temps ainsi qu’une autre amie, Madeleine.

Irène a une fille Arlène. Le même jour Madeleine accouche d’un garçon Daniel. Un mois plus tard Jeanne a des jumeaux Thomas et Marie.

Les 4 enfants s’élèvent ensemble, comme frères et sœurs.

La guerre arrive et Georges disparait dans les Ardennes.

A l’école Arlène est la plus brillante. Sa mère voudrait qu’elle aille travailler car la famille manque d’argent. Arlène veut poursuivre des études supérieures et rêve de devenir ingénieur.

A cette époque, les études scientifiques sont exclusivement réservées aux hommes et peu de grandes écoles acceptent les femmes.

Au prix d’un travail acharné Elle finira par rejoindre le CNRS puis le Commissariat à l’Energie Atomique.

La belle amitié des 4 jeunes va exploser et faire place à des moments de rancœur et même de haine.

La place de la femme dans la société, les grands changements des mentalités sont fort bien décrits par Jean-Michel Guenassia.

C’est un survol de quatre décennies qui nous oblige à ne pas fermer ce livre.

Corinne

Les gratitudes de Delphine de VIGAN

Michelle Seld, alias Michka, était correctrice dans les journaux. Les mots étaient sa grande affaire. Et voici que les mots lui échappent. Victime d’aphasie, elle est placée dans un Ehpad. Autour d’elle deux personnes se retrouvent, Marie, sa jeune voisine, qui vient la voir tous les jours.

Et Jérôme, l’orthophoniste, qui travaille avec les mots, les silences et les non-dits et qui va l’aider à rechercher la famille qui l’a sauvée, pendant l’Occupation. Elle a besoin de leur exprimer sa gratitude.

Ce roman vient d’être adapté au théâtre avec Catherine Hiegel en novembre 2023.

Son odeur après la pluie de Cédric SAPIN- DEFOUR

C’est un récit autobiographique, une histoire d’amour, de vie et de mort entre un homme et son chien.

Un bouvier berlinois, Ubac, qui, en même temps qu’il grandit prend une place toujours plus centrale dans les jours du narrateur. Certaines pages, Ubac pue le chien, les suivantes, on oublie qu’il en est un et on observe ces deux êtres s’aimant tout simplement. Un amour mystérieux, se passant de mots. Une vie intense, inquiète et rieuse où tout va plus vite et qu’il s’agit de retenir. Et puis la mort dont on ne voudrait pas mais qui donne à l’existence toute sa substance.

Reste ce fichu manque. Ces griffes qu’il croit entendre sur le plancher et cette odeur, malgré la pluie, à jamais disparue.

Le narrateur nous fait partager ces treize années d’une vie commune et cette histoire est universelle.